Urgences : les médecins rallient le mouvement

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Par AFP - Paris
Publié le 12 septembre 2019 - 16:51
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Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), le 9 septembre 2019 à Paris
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© Eric FEFERBERG / AFP/Archives
Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), le 9 septembre 2019 à Paris
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L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) et l'intersyndicale de praticiens hospitaliers APH ont décidé jeudi de se rallier au mouvement mené aux urgences depuis près de six mois par les personnels paramédicaux, réclamant comme eux "réouvertures de lits", embauches et revalorisations salariales.

"On a décidé de rejoindre le mouvement", a déclaré devant la presse le président de l'Amuf, Patrick Pelloux, accompagné d'Hugo Huon, responsable du collectif Inter-Urgences à l'origine de la grève.

"On n'est pas du tout d'accord" avec les mesures dévoilées lundi par le gouvernement et chiffrées à 750 millions d'euros jusqu'en 2022. "Cet argent est totalement inadapté", a-t-il ajouté.

"Nous demandons aux médecins urgentistes de se déclarer grévistes dans les services déjà en grève", a déclaré le Dr Pelloux, lançant "un appel aux autres syndicats (de médecins hospitaliers) pour qu'ils prennent leurs responsabilités".

Message reçu pour l'intersyndicale Action praticiens hôpital qui a décidé jeudi en conseil d'administration de se joindre au mouvement, a annoncé à l'AFP son vice-président, le Dr Renaud Péquignot.

"Le 26 septembre on appellera chaque médecin (pas seulement les urgentistes, ndlr) à rejoindre les actions localement prévues" par le collectif Inter-Urgences et "on se joindra à une journée de grève nationale dont la date doit être décidée avec le collectif pour la mi-octobre", a-il précisé.

"On veut la réouverture des lits, la réembauche de tout le personnel qui a été supprimé au fil du temps et une revalorisation qui corresponde simplement au rattrapage de dix ans de blocage de salaires", a expliqué le Dr Péquignot.

"Le problème des urgences c'est celui de l'hôpital tout entier", a justifié le président d'APH, le Dr Jacques Trévidic.

"L'entrée des médecins en grève nous ouvre de nouvelles possibilités pour marquer la contestation", s'est félicité Hugo Huon, partisan d'une extension du mouvement à tous les services hospitaliers.

Face à une grève inédite par sa durée - bientôt six mois - et son ampleur (250 services touchés mardi, selon le collectif Inter-Urgences), la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait présenté mardi un plan de "refondation" doté de "plus de 750 millions d'euros" puisés dans des crédits prévus d'ici 2022.

Cette enveloppe doit notamment financer la création d'un nouveau "service d'accès aux soins" pour réguler les appels aux secours et de filières "d'admissions directes" sans passage aux urgences pour les personnes âgées. Mais les revalorisations salariales de 300 euros net mensuels ni les lits et effectifs supplémentaires réclamés par le collectif, qui a voté mardi la poursuite du mouvement.

"Ce plan est inutile et délétère, il ne répond pas aux problèmes qu'on a depuis des années", s'est agacé M. Pelloux, déplorant notamment le futur service d'accès aux soins, "irréalisable compte tenu des problèmes de recrutement dans les Samu".

"On sait pertinemment que cet argent est pris aux autres", a ajouté M. Pelloux, plaidant pour une prise en compte de "la problématique globale de l'hôpital".

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