PV : 600 euros pour les policiers qui verbalisent le plus

Auteur(s)
Victor Lefebvre
Publié le 17 juillet 2015 - 19:54
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Un gendarme utilise un radar.
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©Regis Duvignau/Reuters
Selon "AutoPlus", un système de points par PV permettrait de récompenser les fonctionnaires qui en dressent le plus.
©Regis Duvignau/Reuters
Selon un document que s'est procuré l'hebdomadaire "AutoPlus", les brigades routières qui distribuent le plus de PV seraient récompensées par une prime représentant 600 euros par fonctionnaire. Une politique du chiffre dénoncée par le magazine.

Les policiers qui dressent le plus de PV sont récompensés par une prime. C'est ce que révèle un article paru dans la revue AutoPlus de ce vendredi. Le magazine spécialisé explique s'être procuré un document provenant du "sommet de la police" et établissant le classement des brigades routières qui verbalisent le plus.

Ce document concerne les neuf compagnies autoroutières de CRS  et les 22 unités de motards qui sont chargées de dresser les PV aux automobilistes. Selon le magazine, un système de points existe. Chaque brigade se voit créditée d'un certain nombre de points pour chaque amende infligée. Les deux compagnies de CRS et les deux unités de motards qui ont récolté le plus de points au bout de douze mois obtiennent une prime.

Cette prime serait "équitablement partagée" entre les membres de chaque brigade et leur rapporterait 600 euros chacun. Toujours selon AutoPlus, les CRS d'Ile-de-France Nord et Ile-de-France Ouest et les motards de Pau (Pyrénées-Atlantiques) et Reims (Marne) ont ainsi été récompensés sur la période allant du 1er juin 2014 au 31 mai 2015.

Pour l'hebdomadaire, ce document vient démontrer qu'en matière d'infractions routières, la politique du chiffre existe bel et bien. En plus de favoriser la répression à la prévention, ce système de verbalisation entraînerait des inégalités de traitement entre les Français. Toutes les brigades à travers la France et selon le type de routes ne viseraient en effet pas les mêmes infractions, et les chances de se faire verbaliser ne seraient pas les mêmes selon les régions.

Ce système est également dénoncé par le secrétaire général du syndicat UNSA (Union nationale des syndicats autonomes, qui représente notamment des policiers), Philippe Capon: "tout est fait pour faciliter la verbalisation rapide", a-t-il déclaré à l'hebdomadaire, "(...)l'automobiliste ne sait plus pourquoi il est verbalisé, il ne peut pas bien se défendre. Les contentieux augmentent fortement. Cette méthode n'améliore évidemment pas les relations avec la population, elle modifie le comportement des usagers, les pousse à se soustraire au contrôle".

 

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