VTC/Uber : nouvelles manifestations des chauffeurs à Paris
Une cinquantaine de chauffeurs de VTC occupaient ce lundi 16, en milieu de matinée, une partie de la place de la Bastille à Paris, sans bloquer la circulation, afin de maintenir la pression sur les plateformes de réservation, a constaté un journaliste de l'AFP.
Après plusieurs actions de chauffeurs en décembre, notamment aux abords des aéroports parisiens, le gouvernement a nommé un médiateur, Jacques Rapoport, qui multiplie les rencontres avec les acteurs de la profession. Les conclusions de l'ancien président de SNCF Réseau sont attendues fin janvier.
En décembre, "le but de la mobilisation c'était d'interpeller sur la paupérisation des chauffeurs, tout le monde a compris", explique à l'AFP Sayah Baaroun, secrétaire général de l'Unsa SCP-VTC.
Désormais, il s'agit "d'interpeller les candidats à la présidentielle" sur "l'uberisation" du monde du travail, avec une question: "Qu'allez vous faire de cette économie?" qui crée des travailleurs pauvres, selon lui, faute de réglementation sur la protection sociale ou la rémunération.
A l'origine du rassemblement, les organisations de chauffeurs Unsa-VTC, Actif-VTC, Capa-VTC et CFDT-VTC appellent par ailleurs les chauffeurs à se déconnecter "massivement" de l'application Uber, ce lundi, pour peser sur son chiffre d'affaire.
"Soit Uber respecte la profession, soit ce sera +Uberxit+", proclamait ainsi un tract de l'Unsa-VTC.
Les manifestants reprochent au géant américain du secteur de les "humilier" par une pratique tarifaire trop faible et décidée sans concertation. En octobre 2015, Uber avait baissé de 20% le tarif des courses à Paris. En décembre 2016, il a augmenté de 10 à 15% ses tarifs en France, mais a relevé dans le même temps de 20 à 25% la commission prélevée à ses chauffeurs partenaires.
"La balle est dans le camp des plateformes, c'est à eux de désamorcer la crise", a expliqué à l'AFP Yazid Sekhri de la CFDT. De leur côté, les chauffeurs sont là pour montrer qu'ils sont "toujours mobilisés" et "unis", dit-il.
L'Unsa a par ailleurs promis ce lundi d'engager des actions aux prud'hommes pour faire requalifier, en contrats de travail, des contrats passés entre Uber et des chauffeurs indépendants.
Sollicité par le syndicat, l'avocat Jean-Paul Teissonnière décrit "une situation d'hyper-dépendance" entre les chauffeurs et la plateforme, qui fixe les prix et ne transmet pas les coordonnées des clients, selon lui.
Il entend "mettre fin à une mystification", dit-il à l'AFP, en engageant des procédures aux prud'hommes quand "une dizaine de dossiers" seront rassemblés. Il annonce également, sur le plan pénal, une action pour faire reconnaître un éventuel "délit de travail dissimulé".
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