Kang, la plate-forme web qui veut mettre à disposition les "savoir-faire"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 13 juillet 2016 - 19:59
Mis à jour le 14 juillet 2016 - 12:22
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La page d'accueil du site Kang.fr
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©Capture d'écran Kang.fr
Le site propose une gamme de spécialistes allant de l'avocat à l'astrologue.
©Capture d'écran Kang.fr
L'économie collaborative ne s'arrête pas au covoiturage ou aux logements de particuliers.Le site Kang vous propose de vous mettre en relation avec un avocat, un traducteur, un technicien ou même un astrologue, en reprenant les codes des entreprises s'engouffrant dans "l'uberisation de l'économie".

L’économie collaborative sert surtout aujourd’hui à se dégotter un chauffeur, un covoiturage, ou un appartement vacant pour un court séjour. D’autres plates-formes vont plus loin et proposent maintenant une expertise poussée, un avocat, un designer, un traducteur ou, plus légèrement, de la voyance. Si les géants mondiaux de ce marché, où le nombre d’acteurs reste réduit, s’appellent Hopwork ou TaskRabbit aux Etats-Unis (plutôt spécialisés sur les petites tâches du quotidien), une plate-forme essaie de s’imposer comme leader sur le marché français: Kang. Créé par Nicolas Grumbach, qui a un temps travaillé avec Xavier Niel, l’entreprise propose un concept simple mais surfant totalement sur "l’uberisation": le client appelle un spécialiste que lui propose le site et qui peut répondre à son besoin, un "master" dans le jargon de Kang, le tout pour un appel facturé entre 2 et 4 euros la minute. Ni le client, ni le prestataire ne peuvent communiquer leur numéro, c’est le site qui fait le lien et qui paie ensuite le prestataire en fonction de la durée d’appel. Des tarifs fixes pour des travaux précis et transmissibles sont aussi proposés. Le tout en prenant au passage une commission entre 25% et 45%, et en veillant à ce que le prestataire n'essaie pas de court-circuiter le site en proposant ses services "en direct" après un premier contact, sous peine d'exclusion.

Le site, après quatre ans d’existence, ne compte que 2.400 prestataires. C’est peu considérant -de l’aveu même de Nicolas Grumbach- que "seuls 15% à 20% sont réellement actifs à un moment donné. Pour arriver à nos objectifs, il nous faudrait au moins 10.000 masters actifs". Mais contrairement à ses concurrents où une simple inscription suffit pour faire partie de la base de donnée, Kang joue la carte de la sélection: "En moyenne, nous ne sélectionnons qu’une candidature sur quinze. Et dans certains domaines comme la traduction français-anglais, nous ne cherchons même plus à étoffer notre offre déjà bien pourvue. Nous voulons garantir des profils qui seront satisfaisants pour nos clients" explique à FranceSoir Nicolas Grumbach.

Mais quel intérêt pour les prestataires de passer par Kang, qui s’octroiera un pourcentage conséquent sur la transaction? "Outre la possibilité de se faire connaître via Kang, nous garantissons à nos masters un paiement tous les quinze jours. C’est donc bien plus favorable et sécurisant que les délais habituels de règlement d’une prestation qu’ils pourraient facturer en-dehors de notre site".

Les prestataires passant par Kang perçoivent en moyenne 650 euros de revenus mensuels, avec quelques "masters" qui eux génèrent des rémunérations très confortables. Le directeur de la plate-forme annonce même que son meilleur prestataire engrangerait 20.000 euros mensuels, en oeuvrant dans le "live coaching" et l’astrologie.

L’entreprise continue sa croissance et cherche, comme beaucoup de sociétés issues de cette "uberisation" de l’économie, à lever des fonds pour atteindre ses objectifs. Annonçant "presque 13 millions d’euros de chiffre d’affaires prévus pour 2016" et avoir déjà généré "2 millions de missions depuis sa création", l’entreprise de 25 salariés espère atteindre à l’horizon 2020 120 millions d’euros de chiffre d’affaires et être présente dans sept pays. Son fondateur assure en outre que Kang est rentable depuis juillet 2015, mais avec des taux de marges encore faibles, de l’ordre de 2% à 3%. L’objectif à terme est "de dégager 15% de marge nette".

Reste l’origine de cette mystérieuse appellation "Kang". "Nous cherchions un nom qui soit court, idéalement de 4 lettres, et finalement assez peu de marques sont disponibles" explique Nicolas Grumbach qui prétend que le choix de "Kang" correspond à une "private joke". Le fait qu’il ait travaillé avec Xavier Niel sur des jeux interactifs via des serveurs vocaux utilisant la voix de personnages de la série Les Simpsons n’y serait sans doute pas complètement étranger…

 

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