Patrimoine : un ménage français sur dix ne possède pas plus de 4.300 euros d'épargne
Si en France les écarts de revenus restent mesurés –ils ne sont "que" de 1 à 7 entre le haut et le bas de l’échelle– ceux concernant le patrimoine atteignent des sommets: ils s’étalent de 1 à… 627. Et les chiffres en bas de l’échelle montrent une quasi-impossibilité pour les ménages les plus modestes de mettre durablement de l'argent de côté selon les dernières données publiées par l'Insee.
En effet, le patrimoine des 10% des Français les moins fortunés ne dépasse pas les 4.300 euros. Autrement, l’ensemble des produits d’épargne d’un ménage sur dix en France n'atteint pas ce que certains salariés favorisés, mais pas forcément ceux tout en haut de l’échelle, gagnent en un mois.
Corollaire logique d’un patrimoine aussi bas, la très faible diversité des produits de placement constituée principalement de livrets A et de comptes-chèques. Pour rappel, le taux du livret A n’est que de 0,75%, quand au compte-chèques, il ne délivre évidemment aucun intérêt à son titulaire. Et considérant qu’il existe chaque année un taux d’inflation positif, conserver son épargne sur un compte à 0% revient à perdre chaque année un peu de valeur réel de son patrimoine grignoté par cette inflation (certes faible actuellement). Les plus modestes, en plus d’avoir peu de patrimoine, l’ont donc sur les placements les moins rentables.
Et la situation de ces ménages en bas de l'échelle de l'épargne n’a, de plus, cessé de dégringoler entre 2010 et 2015. Le patrimoine des 10% de ménages les plus modestes a chuté de 30% sur cette période. Le montant moyen est passé de 250 euros en 2010 à 150 euros en 2015 pour les comptes-chèques, et de 110 euros à 90 euros pour les livrets d'épargne. On est donc même très loin pour les sommes moyennes de la barre des 4.300 euros qu'atteignent "les plus riches des 10% les plus pauvres". Des sommes qui empêchent donc toute dépense soudaine, choisie ou contrainte, empêchant ces ménages soit d’accéder à un meilleur confort, soit –plus grave encore- à faire face à un "coup dur" qui peuvent les précipiter dans la pauvreté en cas de mauvaise passe.
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