VTC : Uber accepte de rencontrer les chauffeurs
La plateforme américaine Uber a annoncé vendredi 16 au soir avoir accepté de rencontrer tous les chauffeurs de VTC après une "trêve" des blocages de 24 heures décidée par les manifestants et une injonction du gouvernement à négocier.
Uber a indiqué dans un communiqué avoir pris contact "immédiatement" pour organiser une table ronde sectorielle avec l'organisation qui a mobilisé depuis jeudi 15 des dizaines de chauffeurs et toutes les autres associations de la catégorie.
La société de VTC a également demandé à être reçue par le ministre des Transports Alain Vidalies "afin de pouvoir éclaircir tous ces points, de répondre aux interrogations et de démontrer son engagement auprès des chauffeurs".
Les organisateurs ont convenu "d'une pause jusqu'à demain (ce samedi 17) midi", mais ils "reprendront les opérations" s'ils ne sont pas reçus d'ici là, avait auparavant indiqué à l'AFP Sayah Baaroun de l'Unsa-VTC.
Vendredi en fin de journée, une centaine de manifestants étaient rassemblés devant le siège d'Uber au nord-est de Paris, selon Helmi Mamlouk de CAPA-VTC. Les représentants des chauffeurs se sont engagés à ne pas perturber l'accès aux aéroports, ciblés par des barrages filtrants à la veille des départs en vacances.
Ils "ont décidé une trêve des blocages de la voie publique pendant 24 heures pour permettre à la société Uber de les recevoir dans ces délais", a indiqué le secrétariat d'Etat aux Transports après avoir reçu une délégation.
Celle-ci a pu "exprimer les difficultés rencontrées par les chauffeurs dans leurs relations avec les plateformes" de réservation des VTC, a remarqué le ministère dans un communiqué, en mentionnant les problématiques des revenus et de la couverture sociale.
Le gouvernement a "demandé à la société Uber d'engager des discussions avec l'ensemble des organisations syndicales, conformément à la pratique des autres plateformes françaises et au bon fonctionnement des relations sociales", a-t-il ajouté.
Plus tôt vendredi, la filiale française d'Uber avait dénoncé des "actes de violence, menaces et blocages" liés à un mouvement "pas représentatif" de la profession et estimé que "les conditions d'une discussion n'étaient en aucun cas réunies".
Les manifestants dénoncent "l'humiliation" que leur feraient subir les plateformes de réservation, en pratiquant notamment une politique tarifaire jugée défavorable aux chauffeurs et décidée sans concertation.
Après avoir bloqué jeudi la porte Maillot, axe de circulation très fréquenté de l'ouest parisien, les manifestants ont organisé vendredi matin des barrages aux accès de Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly, qu'ils ont levés en milieu de matinée pour regagner la capitale.
Les policiers ont signalé des "fumigènes, jets d'œufs et de farine" par des manifestants, pour "certains cagoulés".
Le préfet délégué aux aéroports Philippe Riffault a mis en cause "le comportement de certains chauffeurs de VTC obligeant des clients de VTC ou taxis à descendre du véhicule, parfois brutalement, provoquant la peur des passagers". Ces comportements sont "inadmissibles et discréditent leurs auteurs", a-t-il déploré.
Récemment, Uber a fait un geste en augmentant de 10 à 15% les prix de son service classique UberX. Mais elle a dans le même temps relevé de 20 à 25% la commission prélevée sur chaque course.
L'entreprise a répété que le mouvement de protestation était "sans rapport avec les récents changements tarifaires" qui ont permis une hausse du revenu des chauffeurs partenaires "d'environ 5%".
Les associations de chauffeurs avaient qualifié ces annonces de "fumisterie". Selon elles, l'évolution tarifaire ne comble pas les pertes enregistrées depuis la baisse de 20% décrétée par Uber à Paris en octobre 2015.
L'Assemblée nationale examinera lundi 19 en seconde lecture le projet de loi du député PS Laurent Grandguillaume qui vise à "pacifier" les relations dans le transport public de la personne, notamment entre taxis et VTC, lutter contre l'emprise des plateformes sur les chauffeurs et durcir l'accès à cette dernière profession.
Le texte, adopté en première lecture au Sénat le 3 novembre, reviendra devant la Chambre haute en janvier pour un vote définitif.
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