ArcelorMittal prend des mesures pour enrayer sa chute
Le géant sidérurgique et minier a accusé en 2015 une perte nette de 7,9 milliards de dollars, contre 1,1 milliard un an plus tôt, a-t-il détaillé dans un communiqué. Son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a chuté de 27,7%, à 5,2 milliards de dollars, dans le bas de la fourchette de prévision revue en novembre. Sur le seul quatrième trimestre, l'Ebitda s'est élevé à 1,1 milliard de dollars, en recul de plus de 18% sur le trimestre précédent. "2015 a été une année très difficile pour l'acier et l'industrie minière", a résumé Lakhsmi Mittal, PDG d'ArcelorMittal, cité dans le communiqué.
"Bien que la demande soit restée forte sur nos marchés, les prix se sont détériorés significativement durant l'année en conséquence d'une surcapacité en Chine", a-t-il expliqué. Sur l'exercice 2015, le groupe a dû comptabiliser 4,8 milliards de dollars de dépréciations, principalement d'actifs miniers, et 1,4 milliard de charges non récurrentes, liées à la perte de valeur de ses stocks "suite au rapide déclin des prix internationaux de l'acier". En données "ajustées", la perte nette atteint 0,3 milliard de dollars, contre un bénéfice net ajusté de 0,4 million en 2014.
Dans ce contexte, a expliqué Lakshmi Mittal, le groupe s'est concentré sur les réductions de coûts et l'adaptation de son activité à ces conditions de marché difficiles, ce qui a permis de maintenir en fin d'année la dette nette légèrement en dessous de son niveau de la fin 2014, "malgré un Ebitda significativement inférieur". La dette nette s'élevait à 15,7 milliards de dollars au 31 décembre, contre 15,8 milliards un an plus tôt.
"La réduction de la dette reste une priorité importante", a souligné Lakshmi Mittal. Le groupe a donc annoncé une batterie de mesures pour y parvenir, notamment la réduction de ses investissements cette année. Il ne versera pas non plus de dividende. ArcelorMittal a va aussi vendre sa participation minoritaire dans l'équipementier automobile espagnol Gestamp pour 875 millions d'euros, soit environ 1 milliard de dollars.
En outre, il compte procéder à une augmentation de capital de 3 milliards de dollars, qui devrait être conclue au cours du premier semestre. Au total, cet apport de 4 milliards de dollars permettra de réduire la dette, qui se serait située sous les 12 milliards de dollars à la fin décembre en données pro forma, a précisé le groupe.
Parallèlement, il a dévoilé de nouveaux objectifs à moyen terme, avec le plan Action 2020. Ce programme d'améliorations structurelles doit générer 3 milliards de dollars supplémentaires sur l'excédent brut d'exploitation d'ici 2020 et permettre que la tonne d'acier rapporte 85 dollars d'Ebitda.
Pour 2016, Lakshmi Mittal prévoit "une autre année difficile pour nos industries", même si les prix chinois ont montré une reprise depuis les plus bas de 2015. Il a notamment souligné le défi pour la Chine d'adapter son industrie sidérurgique à une croissance moindre. Dans ce contexte, ArcelorMittal table sur une nouvelle baisse de son excédent brut d'exploitation au 1er trimestre 2016, et vise pour l'ensemble de l'année un Ebitda de 4,5 milliards de dollars, un peu moins qu'en 2015.
Ces prévisions sont basées sur un niveau de prix stable pour l'acier et les matières premières, et ne prennent pas en compte une éventuelle amélioration, a noté le groupe. Mais "il semble que la période la plus difficile ait été atteinte vers la fin de l'année 2015", a déclaré le directeur financier Aditya Mittal.
Globalement, la demande d'acier devrait être "stable" cette année, a-t-il estimé, soutenue par la croissance aux Etats-Unis en Europe alors que le reste des marchés resteraient orientés à la baisse. Plombé notamment par la perspective de l'augmentation de capital, le titre ArcelorMittal reculait de 6,07% à 3,46 euros à la Bourse de Paris vers 10H30 (09H30 GMT), dans un marché en hausse de 0,67%.
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