A Roubaix, la campagne de tests commence à l'ombre du variant britannique

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Par Béatrice JOANNIS - Roubaix (AFP)
Publié le 11 janvier 2021 - 16:18
Mis à jour le 12 janvier 2021 - 00:34
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Prélèvements d'échantillons sur un patient à Roubaix dans le cadre d'une vaste campagne de dépistage du Covid-19, le 11 janvier 2021
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© DENIS CHARLET / AFP
Prélèvements d'échantillons sur un patient à Roubaix dans le cadre d'une vaste campagne de dépistage du Covid-19, le 11 janvier 2021
© DENIS CHARLET / AFP

Un peu par crainte du variant britannique, mais surtout pour pouvoir voir leurs proches, un millier de Roubaisiens se sont fait tester lundi au premier jour d'une campagne de dépistage massif qui doit permettre d'y voir plus clair sur la circulation du coronavirus et de son variant.

Sur les 1.036 personnes testées lundi dans les six centres dédiés à l'opération de dépistage, seules trois personnes se sont révélées positives, selon un bilan communiqué en fin de journée par l'Agence régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France.

Le variant britannique, "ça fait peur et c'est pour ça que je suis là aujourd'hui", confiait lundi matin Abdelhafid Benmimoun. Ce chauffeur privé de 42 ans fait partie des "bons élèves" venus se faire tester dès le lancement de l'opération à Roubaix, alors qu'il s'est déjà fait dépister cinq fois.

"J'ai envie de protéger ma famille, donc si je pouvais faire le test tous les jours, je le ferais", assure-t-il, en attendant une quinzaine de minutes d'obtenir le résultat de son test antigénique.

Derrière une rangée d'isoloirs, des pharmaciens en sur-blouse, charlotte, visière et masque FFP2 s'affairent à soumettre les candidats à un test PCR puis à un test antigénique.

Ce doublon doit permettre, selon les organisateurs, de comparer les résultats des deux méthodes et d'évaluer l'efficacité des tests antigéniques sur la population générale.

"Je vais devoir en faire un deuxième" s'excuse Solenne Castelet auprès de Micheline, 73 ans. "Ca fait un drôle d'effet, ça chatouille, ça gratte mais ça ne fait pas mal", sourit celle-ci derrière son masque.

- "Rester mobilisés" -

La mairie a mené une campagne de terrain pour sensibiliser les habitants au dépistage dans cette ville pauvre, où le nombre de contaminations s'était envolé cet automne. L'opération, menée 15 jours après les fêtes, doit durer jusqu'à samedi.

"On aurait tous envie de passer à la phase suivante, mais il faut rester très mobilisés: se faire tester, c'est un pilier de notre stratégie de lutte contre la pandémie", a insisté sur place le secrétaire d'État Laurent Pietraszewski, alors que la campagne vaccinale doit s'accélérer cette semaine.

L'opération est également lancée à un moment où "on est particulièrement vigilants mais au vu des premiers résultats, pas particulièrement inquiets" quant au variant britannique du coronavirus, à l'origine d'une flambée épidémique au Royaume-Uni, a assuré le secrétaire d'Etat.

Selon l'Agence régionale de Santé, deux cas de ce variant ont été confirmés dimanche à Lille mais ne suscitent pas d'inquiétude.

A Roubaix, la campagne de tests doit permettre d'évaluer la circulation de ce variant et d'éventuels autres, comme le sud-africain. Tous les échantillons positifs seront en effet soumis à un séquençage afin d'identifier l'éventuelle présence de variants.

Un séquençage crucial selon le professeur Philippe Froguel, généticien et membre du comité de pilotage de cette campagne, pour pouvoir adapter la campagne de vaccination à la situation.

- Le risque d'être "débordés" -

"En un mois et demi, le virus anglais est devenu prépondérant dans une grande partie de l'Angleterre, la contagion est énorme, les hôpitaux sont complètement débordés", avertit-il.

"Si on ne fait rien, on se retrouvera probablement dans la situation britannique entre le 1er et le 15 février, si on fait quelque chose, on peut essayer (...) d'avoir des mesures adaptées géographiquement, notamment avec des vaccins Moderna qui iraient plutôt à Marseille ou dans le Nord-Est de la France".

Il espère que 20 à 30% des 97.000 Roubaisiens viendront se faire tester, alors que la fréquentation n'a atteint qu'environ 10% des habitants au Havre et 20% à Charleville-Mézières.

Pour Amandine Ciroldi, auxiliaire de vie de 34 ans, "tout le monde devrait le faire". "On a tous envie que cela finisse, de serrer nos proches dans nos bras".

Pourtant, elle ne se fera pas vacciner, sauf si elle y est "obligée pour son travail", affirme-t-elle: "je suis contre les vaccins et j'ai entendu dire qu'il y avait plein de décès, je ne suis pas un cobaye".

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