Liban : des employées de maison étrangères manifestent contre les abus

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Par AFP - Beyrouth
Publié le 05 mai 2019 - 18:12
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Des employées de maison manifestant dans la capitale libanaise Beyrouth contre le système de parrainage de la kafala, le 5 mai 2019
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© ANWAR AMRO / AFP
Des employées de maison manifestant dans la capitale libanaise Beyrouth contre le système de parrainage de la kafala, le 5 mai 2019
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Des centaines d'employées de maison immigrées au Liban ont manifesté dimanche dans la capitale Beyrouth, réclamant l'annulation du système de parrainage qui régit leur activité et les expose aux abus des employeurs.

Le Liban accueille plus de 250.000 travailleurs domestiques venus en grande majorité d'Ethiopie, mais également des Philippines ou du Sri Lanka, et des milliers d'autres, employés de manière illégale.

Ces travailleurs, majoritairement des femmes, ne peuvent bénéficier d'un permis de séjour légal que par l'intermédiaire de leur employeur, dans le cadre d'un système de parrainage appelé "kafala" et dissocié du droit du travail.

Des manifestantes ont brandi des pancartes sur lesquelles était écrit: "Non à l'esclavage, oui à la justice" et "Arrêtez la kafala", d'après un photographe de l'AFP.

"Les employées domestiques sont aussi des travailleuses, incluez-nous au droit du travail", pouvait-on lire sur une banderole.

"On veut l'annulation de la kafala, il y a des employées emprisonnées dans les maisons, elles doivent avoir un jour de repos (hebdomadaire)", a déclaré à l'AFP Dozossissane, une manifestante éthiopienne de 29 ans, installée depuis cinq ans au Liban.

Le ministère libanais du Travail a introduit en 2009 un contrat pour les travailleurs domestiques fixant à dix heures la journée de travail, avec un jour de repos hebdomadaire obligatoire.

Mais les défenseurs des droits humains accusent régulièrement les autorités de laxisme face aux abus de certains employeurs, parfois accusés de frapper leur employé ou d'imposer des heures de travail supplémentaires.

Quasiment chaque semaine, la presse libanaise rapporte des suicides ou tentatives de se tuer de travailleuses domestiques.

Fin avril, Amnesty avait exhorté le Liban à supprimer la kafala, évoquant "une situation alarmante caractérisée par des atteintes systématiques aux droits humains".

Dans un rapport de l'ONG, dix femmes ont affirmé ne pas avoir le droit de quitter le domicile de leur employeur et d'autres ont confié avoir été enfermées, parfois plus d'un an, insultées, battues ou maltraitées.

"On participe à la manifestation pour réclamer un salaire équitable et un peu de repos", a expliqué Bouchba, 47 ans, employée de maison srilankaise. Installée depuis 17 ans au Liban, elle dit travailler de longues heures par jour sans interruption.

Les salaires mensuels varient généralement entre 130 et 180 euros, sauf pour les travailleuses philippines, mieux payées.

Le ministre du Travail Camille Abousleiman a récemment mis en place une commission pour améliorer les conditions de travail de ces employés.

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