BAC 2016 : un taux de réussite record qui fait débat
Les résultats du baccalauréat 2016 sont inédits: avec 88,5% des candidats admis à l'examen ce cru s'inscrit comme le meilleur jamais obtenu, battant le record de 2014 qui était à 87,9%.
Si la ministre de l'Education Nationale Najat Vallaud-Belkacem a tenu à féliciter les nouveaux bacheliers, les chiffres de cette année posent question. En plus de cette réussite record, presque la moitié des lycéens a obtenu une mention au baccalauréat cette année, alors qu'ils étaient un quart dans les années 1990 et un tiers dans les années 2000. Un peu moins d'un tiers des admis a obtenu une mention "Bien" ou "Très Bien". Les lycéens des années 2010 sont-ils plus doués que leurs prédécesseurs ou l'examen est-il devenu obsolète?
Pour Jean-Robert Pitte, ancien président de la Sorbonne et cité par France TV Info, le baccalauréat est dépassé: "Le bac tel qu'il est aujourd'hui est une mascarade inutile et dangereuse qui crée des déceptions pour ceux qui l'ont et échouent quelques mois après à l'université".
En effet, si la grande majorité des élèves de terminale a son bac, les choses se compliquent une fois qu'ils sont entrés dans l'enseignement supérieur: moins de la moitié des bacheliers passe en seconde année de licence. Une étude de l'enseignement supérieur publiée en 2013 souligne le taux impressionnant de l'échec en fin de première année de fac. S'il n'est pas nouveau, ce taux d'échec ne baisse pas malgré l'augmentation de la réussite au bac. Selon les résultats de cette étude, plus d'un étudiant sur quatre inscrit en licence abandonne ses études ou se réoriente après sa première année à l'université, et près d'un tiers des étudiants la redouble. Durant l'année universitaire 2012-2013 seul 43,8% des personnes inscrites en première année de licence sont passé en deuxième année.
Ces chiffres qui alarment les universités ne poussent pas l'Education Nationale à complexifier l'examen. Pour Najat Vallaud-Belkacem une simplification du baccalauréat est nécessaire. La ministre a annoncé mardi 12 que le baccalauréat ne doit pas être supprimé mais qu'"il mérite une simplification" en raison du "trop" grand nombre "d'épreuves" et "d'options".
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