Le Ver est dans la pomme de Newton

Auteur(s)
Pascale de Gail Athis pour FranceSoir
Publié le 14 décembre 2020 - 18:07
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Ver dans le fruit
Crédits
Pixabay
C'est pour notre pomme.
Pixabay

1. Chaque fois que les conditions menacent la qualité de vie, une démonstration de masse se produit.

Il est impossible de comprendre la nature des événements que nous traversons à moins de considérer le cadre plus vaste dans lequel ils s’inscrivent. L’expérience historique que nous traversons en ce moment même s’imbrique dans un contexte autant social, qu’économique, politique, psychologique et spirituel. Il n’existe pas de système fermé. Cela implique que notre actualité est en continuelle rotation comme les électrons et qu’elle touche tous les systèmes.

On ne peut expliquer les épidémies du seul point de vue de la biologie car personne ne tombe malade sans que la maladie réponde à une nécessité. En tant qu’individu nous ne pouvons pas nous dissocier du contexte de notre vie, de notre culture, de nos croyances, de nos attitudes qui forment l’environnement dans lequel les événements à la fois personnels et collectifs se produisent.

Chaque réalité intérieure et chaque expérience individuelle donnent naissance à tous les événements de masse. Si nous croyons que les épidémies sont uniquement le résultat de la propagation d’un virus et que nous mettons l’accent sur l’aspect biologique de celui-ci, alors la solution semble très claire : connaître la nature du virus, développer un vaccin et donner à chacun « une petite dose de la maladie » afin que le système immunitaire la combatte…

Seulement voilà, les causes de notre pandémie ne sont pas biologiques car la structure biologique est simplement porteuse d’une intention comme ici d’un désir conscient ou inconscient de mourir. Chaque personne qui naît, désire naître. Elle meurt lorsque ce désir n’agit plus. Aucune épidémie, aucun désastre naturel ou quelque balle d’un fusil ne tueront une personne qui ne veut pas mourir. Si le désir de vivre est de nature attractif, on se s’interroge rarement sur le désir très actif de mourir. Dans sa forme naturelle, ce désir n’est pas un fait anormal, effrayant ou névrotique mais bien une aspiration positive et saine à la sur-vie. L’individu veut quitter sa vie physique, comme l’enfant qui grandit cherche à devenir adulte en se séparant de sa maison familiale. Tout être meurt de lui-même. Comme une part de nous meurt avec chaque mort et revit avec chaque naissance.

Toute mort se produit dans le contexte de l’existence de l’espèce entière ; elle sert le bien de l’espèce tout en servant le dessein de l’individu car aucune mort ne vient sans être demandée, en définitive : toute mort est un suicide et toute naissance est délibérée de la part de l’enfant et de ses parents. Les épidémies sont le résultat d’un phénomène de suicide collectif. Des facteurs biologiques, sociologiques ou même économiques entrent en ligne de compte, de sorte que, pour diverses raisons et à des niveaux différents, tout un groupe d’individus souhaite mourir un moment donné afin que leur mort individuelle soit une affirmation collective.

Dans un sens, ces pertes de vie sont une protestation contre l’époque dans laquelle elles surviennent même si les êtres concernés par ces événements ont leurs motifs personnels conscients ou inconscients. Les raisons varient d’un individu à l’autre mais tous ont le projet que leur mort serve une fin dépassant leurs préoccupations personnelles pour que les survivants s’interrogent sur leur condition de vie.

Dans une certaine mesure, les victimes sont déjà atteintes d’apathie, d’accablement ou de désespoir, ce qui diminue systématiquement leurs défenses corporelles. Ses états psychologiques ne perturbent pas seulement le système immunitaire, ils modifient les processus chimiques du corps comme ils altèrent son équilibre psychique, énergétiques et déclenchent des états morbides.

Revisitons l’histoire où la vie des plus démunis étaient si dure que des épidémies se produisirent et détruisirent des régions où régnaient des conditions sociales, politiques et économiques insoutenables. Ces épidémies fauchèrent sans discrimination les plus favorisés et les plus pauvres, de sorte qu’il devenait clair, passée cette détresse commune, que les conditions sanitaires devaient être reconnues aux plus défavorisés. Ce furent des morts de protestation.

Souvent, de telles irruptions d'événements se produisent à la suite d’actions politiques ou sociales inefficaces, telles des regroupements de protestation sociale, ces mouvements étant considérés sans espoir. Il se produit alors une contagion psychique du désespoir car toute action extérieure est sans résultat.

Ce désespoir ambiant attise une rage intérieure qui se propage, atteignant les personnes qui sont dans les mêmes dispositions – la même vibration - et cet état mental, active un virus.

Les épidémies ont cette finalité : elles dénoncent les problèmes publics, elles sont un avertissement que certaines conditions de vie ne sont plus tolérées ; c’est ainsi qu’une forme de griefs biologiques fait surface jusqu'à ce que les conditions intolérables changent. Ceci explique l’étendue des diverses épidémies, le pourquoi du balayage d’une région alors qu’une autre est épargnée et le fait que dans une famille l’un meurt et l’autre survit ; car, dans cette entreprise collective, l’individu façonne encore sa réalité personnelle.

Chaque victime d’une épidémie assume sa propre mort comme faisant partie d’une protestation sociale de masse. La vie des proches est ébranlée et les différents aspects de la vie sociale troublés sont réévalués. Ces épidémies peuvent aussi être le facteur déclenchant d’un renversement de gouvernement. Les personnes activement engagées ou non, les bien portants se voient sous un angle différent. Les conditions horrifiantes des mourants les poussent à redéfinir le sens de leur vie comme elles suscitent au niveau du collectif, l’émergence d’un nouveau paradigme, des conceptions sociologiques, politiques, culturelles, spirituelles nouvelles, de sorte que la mort de chaque victime n’est pas vaine.

 

2. Nous avons choisi collectivement d’élargir le cadre conceptuel de l’Histoire.

Nous avons tous notre part dans ce qui se déroulent actuellement à l’échelle planétaire. Que cela soit par nos pensées, nos croyances ou nos attentes. Il n'y a aucun acte public dans lequel nous n'ayons notre part de responsabilité, nous sommes intimement liés à tous les événements historiques que nous traversons. Puisque par nos choix individuels, nous orientons tous les événements collectifs alors, il est urgent d’évacuer cette vieille croyance en la survie du plus fort pour sortir du modèle darwinien qui a incrusté dans nos cellules un programme de lutte pour la survie et de dégénérescence. Cette conception du monde nous a conduit à un mode de vie erroné et a mené la planète à des états de crises récurrents. Il est dès à présent essentiel de s’orienter vers ce qui rend notre vie inspirante, d’arrêter de courir pour inscrire, compiler nos expériences dans un curriculum vitae et finalement terminer notre course à bout de souffle. Si la vie n'en vaut pas la peine, aucune espèce n'aura suffisamment la motivation pour survivre, tout simplement parce que la survie n’est pas le but. Les civilisations meurent lorsqu'elles n'ont plus de raison de vivre, néanmoins elles génèrent d'autres civilisations. Une certaine qualité de l'expérience est nécessaire pour une vie débordante et digne. Notre devenir est dépendant de la condition de vie de chaque individu et de chaque espèce. Malgré toutes les croyances appuyant le contraire : l'état naturel de la vie est un état de joie et d'acceptation de soi ; un état dans lequel l'action est efficace et où le pouvoir d'agir pour s’accomplir est un droit naturel.

On pourrait percevoir cela, si on n'était pas aveuglé par des croyances limitantes faisant de la chair une enveloppe fragile, périssable et d’autant plus tributaire de son environnement ; on pourrait alors ressentir cette impulsion de vie, si active dans nos cellules, qui contribue naturellement à l'édification immensément complexe de notre être physique.

En ce moment même, face à la crise sanitaire autant que spirituelle que nous traversons, il s’agit de comprendre que le projet du corps n'est pas uniquement de survivre mais bien de maintenir une qualité d'existence à divers niveaux. Cette exigence du corps favorise notre accomplissement personnel autant qu’elle insuffle notre force vitale. Le corps peut se défendre contre n'importe quelle maladie d’autant qu’il en a activé le programme. Il réagit toujours de façon naturelle, efficace mais si, face à un climat de peur entretenue, il reçoit une information contradictoire, il ne peut plus agir et répondre de manière appropriée.

Le contexte social a toujours eu une incidence sur la maladie. On n’insistera jamais trop sur l'importance biologique des idées. Une fois encore, les croyances qui portent au désespoir sont biologiquement destructives, elles provoquent un arrêt du pouvoir de guérison de notre système physique. C’est donc à chacun de nous de miser sur la vitalité du corps, sa créativité, son génie plutôt que d’assister ce contexte social de guerre fictive ou d’en être les supporters.

 

3. Le message 

"Explorez la spiritualité de votre héritage biologique."

La plupart des croyances religieuses, scientifiques et culturelles ont entretenu un sentiment d'impuissance et d'impotence chez l’être humain face à la vie où à son destin. Les biologistes ont esquissé un portrait de l'être humain et de son univers comme une création accidentel, sans grande signification, en totale solitude. Est-ce bien là notre dessin/dessein ? Est-ce bien raisonnable ?

Leurs discours, les messages culturels insistent sur la menace qui pèse sur l'être humain et son espèce, c’est-à-dire sur NOUS. Tous ces systèmes viennent miner le sens de NOTRE INTÉGRITÉ BIOLOGIQUE comme ils renforcent les idées de danger et restreignent NOTRE ZONE DE SÉCURITÉ PSYCHOLOGIQUE nécessaire au maintien de la qualité de la vie.

Alors que, notre corps qui possède ses propres mécanismes de défense, agit toujours pour atteindre une qualité d'existence qui soutient notre épanouissement physique autant que spirituel ; l’organisme sait se défendre de lui-même si nous lui en laissons la possibilité et si notre atmosphère psychologique est dégagée des vrais porteurs de maladies. Voyons-le comme une expression spirituelle, psychique et sociale transposée dans un langage biologique. Les cellules possèdent des caractéristiques sociales. Elles s’unissent, communiquent et se meuvent naturellement.

Une vie, aussi solitaire soit elle, est la plus sociale des entreprises. L'ermite le plus retiré est tributaire de la sociabilité biologique des cellules de son propre corps. Ayons conscience que nos civilisations extérieures ne sont ni plus, ni moins que le vaste miroir de civilisations cellulaires. Notre corps est par conséquent parfaitement bien équipé pour agir dans son environnement, il est doté de tout ce dont il a besoin. C’est lui qui a incité l'enfant que nous étions à parler, à faire du 4 pattes, à marcher, à rechercher ses semblables. L’organisme se modifie continuellement et ses décisions sont trop rapides pour que nous puissions en prendre conscience ; au niveau biologique le corps produit souvent ses propres remèdes préventifs.

Nous avons mieux à faire que de nous méfier de notre propre corps.

Cette connaissance nous ouvre à une vision plus large : aucune espèce n’est en rivalité avec elle-même, ni en concurrence avec une autre mais au contraire coopère pour former un environnement dans lequel chacun peut coexister dans la créativité. Cette conversion du regard nous libère de l’ancien système construit sur les fondations de la survie et l’architecture de la peur : nous avons mieux à faire que de nous méfier de notre propre vie.

La qualité de vie est garante de la pérennité de toute espèce, en ce qui nous concerne elle passe par les deux piliers de l’accomplissement individuel. Le respect de soi et la confiance en ses élans vitaux, en ses impulsions. Nous sommes nés parce que nous en avons eu l'impulsion comme l'Univers a surgi à la suite d'une impulsion qu'il avait d’exister. Le bouleversement que nous traversons est inédit de par son ampleur, sa vitesse, son accélération. Nous l’avons décidé ainsi en choisissant d’élargir autant que d’élever le cadre de notre Histoire ; internet nous a connecté à la masse de toutes les données existantes, nous sommes alors physiquement et officiellement devenus les parties d’un Tout connectées les unes aux autres et nous surfons sur la Trame.

Il nous reste à accepter notre propre dignité en tant que partie de l'Univers et à la reconnaître en l’autre. L’heure est venue de respecter la vie sous toutes ses formes, de changer nos pensées à l'égard de nos semblables. Chaque fois que nous affirmons la valeur de notre propre existence nous aidons les autres.

Nous ne savons pas en ce jour où ce cataclysme nous entraîne mais une chose est certaine : le ver est (confiné) dans la pomme de Newton, libérant ainsi le fruit, du piège de la gravité, en l’intégrant en lui.

Preuve que le changement d’état imminent va émerger de l’intérieur. Enraciné dans le vide quantique, l’arbre que nous sommes est poussé de l’intérieur par la motivation de s’accomplir à partir de sa propre plénitude. Alors ne tombons plus dans le piège de la séparation. Le virus à l’oeuvre opère une mutation de la conscience humaine, un saut quantique de notre évolution biologique. Nous voici, témoins et acteurs d’un changement de structure de la Matière autant que de la Conscience. Nous changeons d’Espèce : Nous n’avons plus à changer le Monde, nous sommes le Monde qui change.

Pascale de Gail Athis

Le 31 mars 2020

 

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