Direction de La République en marche : Macron a choisi Castaner
Porte-parole du gouvernement et proche d'Emmanuel Macron, le socialiste Christophe Castaner a été choisi par le chef de l'Etat pour prendre en novembre la direction de La République en marche dont il est l'un des piliers.
Un temps jugé indispensable au gouvernement dont il est devenu LA voix, M. Castaner a finalement été aiguillé vers la tête du parti présidentiel à l'issue d'un dîner lundi soir à l'Elysée, selon une information des Echos confirmée à l'AFP par des sources gouvernementales et parlementaires.
Sans que l'on connaisse vraiment son degré intime de motivation pour le poste, lui qui admettait il y a encore trois semaines qu'il n'était "pas forcément un homme de parti". "Mais je sais aussi l'importance d'organiser le parti", disait-il encore, dans ce qui ne ressemblait pas vraiment à une déclaration de candidature.
"En Macronie, on n'est pas demandeur, on a une mission", résumait aussi récemment un proche du chef de l'Etat au sujet de la direction d'un parti au fort potentiel, avec quelque 380.000 adhérents revendiqués, mais aussi en transition depuis les campagnes électorales qui l'ont vidé de ses cadres.
Mardi sur Public Sénat, M. Castaner montrait davantage d'allant pour cette fonction, bénévole mais cumulable avec son mandat de député des Alpes-de-Haute-Provence.
"C'est passionnant comme enjeu, vous imaginez? Il faut construire un nouveau mouvement politique, qui va rassembler le plus grand nombre d'acteurs qui sont engagés dans le mouvement en France. Je trouve ça absolument passionnant, bien sûr ça m'intéresse", a-t-il déclaré.
Dans les faits, il reste quelques formalités à accomplir. Il doit réunir ses parrainages (60 adhérents membres du Conseil, dont 30 députés, 3 sénateurs, 10 référents territoriaux et 5 élus non parlementaires) et déposer son dossier avant le 2 novembre. Puis c'est le conseil national de LREM - le parlement du parti - qui l'élira au poste de "délégué général" lors d'une convention le 18 novembre à Lyon.
"La force de est son collectif, ses 400.000 adhérents, rien n'est décidé et ne se dessine ainsi", a-t-il fait mine de nuancer sur Twitter.
Ces derniers jours, et après que le secrétaire d'Etat Julien Denormandie eut jeté l'éponge, M. Castaner était cité comme l'un des deux favoris avec le secrétaire d'Etat Benjamin Griveaux, qui a longtemps semblé tenir la corde, notamment car "il en avait le plus envie", selon un député en cour.
De sources concordantes, le poste a aussi été proposé à Richard Ferrand, qui a décliné pour rester à la tête du groupe parlementaire.
- "Empathique" -
Le "profil plus empathique", sa capacité à "être en résonance avec les adhérents", tout comme "l'épaisseur" politique de M. Castaner ont forcé la décision, selon des proches de M. Macron.
"Christophe Castaner fait l'unanimité au Parlement, parmi les référents, c'est la gueule du parti", juge le député de la Vienne Sacha Houlié, en notant qu'avec l'ancien maire de Forcalquier à l'accent chantant, "personne ne pourra nous reprocher du parisianisme".
L'Elysée "a voulu une marque de centre-gauche", a appuyé un autre proche du chef de l'Etat, en référence au passé socialiste, tendance rocardienne, de M. Castaner.
"L'Elysée n'a pas à nommer qui que ce soit et ne l'a donc pas fait", a toutefois souligné auprès de l'AFP l'entourage du président.
Christophe Castaner, 51 ans, fait partie du premier cercle d'Emmanuel Macron, qu'il a rencontré et rapidement soutenu en devenant en 2015 rapporteur de la loi croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, portée par celui qui était alors ministre de l'Economie.
Réélu député en juin, M. Castaner s'était imposé comme une figure de la campagne présidentielle. Porte-parole de M. Macron, il est logiquement devenu celui du gouvernement en mai.
"Ca va faire un manque au gouvernement", dont il est porte-parole "avec un certain talent", "pas trop langue de bois", mais "quand il faut cogner, il cogne", souligne un ténor de la majorité.
Son départ programmé pour la tête du parti devrait entraîner un petit remaniement. Benjamin Griveaux pourrait ainsi reprendre le porte-parolat, selon des sources concordantes.
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