Guerre en Ukraine : alors que la France estime le coût de l’accueil des réfugiés à un demi milliard d’euros, l’ONU exige le "retrait immédiat" des troupes russes

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France-Soir
Publié le 26 février 2023 - 16:29
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Ukraine Bordeaux
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Philippe LOPEZ / AFP
Le montant de l'accueil aux réfugiés a été dévoilé ce jeudi 23 janvier.
Philippe LOPEZ / AFP

L’accueil des réfugiés ukrainiens a coûté un demi-milliard d’euros à la France. Le montant a été dévoilé ce jeudi 23 janvier 2023 par le ministère de l’Intérieur à l’Agence France-Presse (AFP). La bagatelle de plus de 490 millions d’euros a principalement financé l’hébergement et les allocations versées aux 100 000 déplacés ukrainiens depuis le début de la guerre, le 24 février 2022. Un “schéma d’accueil inédit” salué par la communauté ukrainienne, qui s’ajoute aux autres aides, financières et militaires, déjà octroyées par la France. Cette annonce à la veille de l’anniversaire de l’invasion russe intervient quelques heures avant la réunion de l’Assemblée générale de l’ONU, qui exige le “retrait immédiat” des troupes russes de l’Ukraine. 

Le ministère de l’Intérieur a détaillé à l’AFP les dépenses liées à l’accueil des réfugiés ukrainiens. Les allocations versées représentent près de la moitié de l'enveloppe et se sont élevées à 220 millions d’euros, tandis que leurs coûts d’hébergement ont atteint environ 260 millions d’euros.  

Frais d'hébergement et de transport

Des hôtels et des centres de vacances ont été réquisitionnés à cet effet, au même titre que les places d’hébergement d’urgence et les SAS (services d’accompagnement social) d’accueil. Une partie des frais d’hébergement, soit 786 285 euros ont été déversés à près de 900 des familles françaises qui ont accueilli environ 30 000 déplacés ukrainiens.  

Les 10,1 millions d’euros restants ont été dépensés au titre de l’accueil et du transport, poursuit le ministère de l’Intérieur. Sur 100 000 Ukrainiens, dont “80% de femmes”, près de 88 000 Ukrainiens, hors enfants, ont reçu des “autorisations de séjour provisoires”.  

Le coût dévoilé ce jeudi 23 février est inférieur à celui avancé en novembre 2022 par des députés Renaissance, Stella Dupont et Mathieu Lefèvre. Ils avaient estimé le montant “à 579 millions d’euros, dont 309,2 millions pour l’hébergement, 242,2 millions au titre de l’allocation pour demandeur d’asile et 13,8 millions pour l’accompagnement social”.  

La diffusion par l’AFP des chiffres du département de Gérald Darmanin a vite été suivie par une réaction de la communauté ukrainienne en France, qui a salué, à travers plusieurs organisations, “un accueil très bien organisé”, tout en appelant à “remobiliser” l'hébergement citoyen “qui s'essouffle”. 

1,6 milliard d’euros d’aides françaises à l’Ukraine 

Les dépenses liées à l’accueil des réfugiés ukrainiens viennent s’ajouter aux centaines de millions d’euros déjà dépensés par la France pour soutenir Kiev, aussi bien financièrement que militairement.

Selon l’Institut de Kiel, un laboratoire d’idées allemand spécialisé en économie, Paris a dépensé 660 millions d’euros d’aides militaires jusqu’au 21 février 2023, se  classant ainsi en 8ème position, loin derrière les États-Unis, plus gros contributeur avec 44,3 milliards d’euros. Au total, aides humanitaires et financières comprises, la France a déboursé 1,6 milliard d’euros, selon la même source.  

Depuis le début de la guerre en Ukraine, par ailleurs, Paris a aussi  fourni 18 canons Caesar, “quelques dizaines” de missiles antichars Milan et une quinzaine de canons tractés TRF1. En janvier, Emmanuel Macron a annoncé la livraison de chars légers AMX-10 RC. Néanmoins, contrairement aux autres pays membres de l’OTAN, la France n’envisage toujours pas de livrer de chars lourds Leclerc ni des avions de chasse à l’Ukraine. 

L’AG de l’ONU exige le “retrait immédiat” des troupes russes 

À la veille de l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, qui a jusque-là reçu 138,5 milliards d’euros selon l’Institut de Kiel, le G7 a appelé ce jeudi le Fonds Monétaire international (FMI) à fournir une nouvelle aide à Kiev d'ici la fin mars. Les États-Unis ont de leur côté annoncé de nouvelles sanctions "considérables" contre la Russie. À ce propos, les membres du G7 ont  affirmé que ces sanctions avaient grandement “affaibli la capacité de la Russie à mener sa guerre illégale”. 

L'Assemblée générale de l'ONU, qui s'est également réunie à l’occasion, s'est prononcée en faveur d'une résolution réclamant à nouveau un "retrait immédiat" des troupes russes. 141 pays ont voté en faveur de ce projet, sept contre et 32 se sont abstenus.  

Le président Ukrainien, Volodymyr Zelensky a déclaré que Kiev “triomphera de la terreur russe”. "Nous n'avons pas craqué, nous avons surmonté de nombreuses épreuves et nous triompherons. Nous demanderons des comptes à tous ceux qui ont apporté ce mal, cette guerre sur notre terre”, a-t-il affirmé.  

Les pays membres de l’OTAN poursuivent la livraison d’équipements militaires. La dernière en date a été annoncée par la Finlande, qui s’apprête à envoyer trois chars Leopard à l’Ukraine. L’alliance transatlantique, par la voix de son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a mis en garde la Chine contre la fourniture d’armes à la Russie.  

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