Projet de loi agriculture et alimentation : principales mesures

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Par AFP - Paris
Publié le 30 mai 2018 - 20:36
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Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert à l'Assemblée nationale, le 30 mai 2018, date du vote en première lecture du projet de loi agriculture et alimentation
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© Francois GUILLOT / AFP
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert à l'Assemblée nationale, le 30 mai 2018, date du vote en première lecture du projet de loi agriculture et alimentation
© Francois GUILLOT / AFP

Voici les principales mesures du projet de loi "pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable", adopté mercredi en première lecture à l'Assemblée nationale.

Relations commerciales

- Inversion du processus de construction du prix payé aux agriculteurs. Les coûts de production des producteurs deviendront la base de la construction du prix. Incitation au regroupement des producteurs

- A défaut d'indicateurs de prix fournis par les interprofessions, l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires (OFPM) et FranceAgriMer devront en proposer

- Sanctions contre les acheteurs et producteurs qui ne respecteraient pas leurs obligations contractuelles (jusqu'à 2% du chiffre d'affaires). Dans l’esprit du "name and shame" (nommer et faire honte), publication des sanctions en cas de manquements répétés

- Renforcement de la place et du rôle du médiateur. Il pourra rendre public ses conclusions et recommandations

- Pour mettre fin à la "guerre des prix", le gouvernement est habilité à légiférer par ordonnance sur le relèvement de 10% du seuil de revente à perte et l'encadrement des promotions excessives

- Interdiction de l'emploi du terme "gratuité", ses dérivés et synonymes, dans la promotion d’un produit alimentaire

- Les groupes agro-alimentaires qui ne publient pas leurs comptes annuels seront sanctionnés plus facilement (astreinte jusqu'à 2% du chiffre d'affaires journalier moyen). La grande distribution sera concernée

- Pouvoir accru de l'Autorité de la concurrence sur la concentration excessive des centrales d'achat

- Possibilité de "rénover" par ordonnances le modèle des coopératives agricoles

Qualité de l'alimentation et bien-être animal

- Les repas dans la restauration collective publique devront comprendre, au plus tard en 2022, au moins 50% de produits issus de l'agriculture biologique ou tenant compte de la préservation de l'environnement. La part pour le bio est d'au moins 20% de la valeur totale.

- Au-delà de 200 couverts, plan pluriannuel de diversification de protéines incluant des alternatives à base de protéines végétales

- Mesures pour favoriser la lutte contre le gaspillage alimentaire (par ordonnance)

- Interdiction de l'utilisation d'eau plate en bouteilles plastique dans les cantines scolaires en 2020 (dérogations possibles si l'eau du robinet n'est pas potable)

- Interdiction d'associer des termes comme "steak" ou "saucisse", à des produits contenant une part significative de matières d’origine végétale

- Etiquetage renforcé pour certaines denrées alimentaires à partir de 2023. Mentions telles que "nourri aux OGM", le mode d'élevage, l'origine géographique, ou encore "le nombre de traitements par des produits phytosanitaires sur les fruits et légumes frais". Conditions d'application précisées par décret

- Mention du pays d'origine d'un vin, "en évidence sur l'étiquette" à partir de 2019

- Les producteurs de miel devront indiquer l’ensemble des pays d'origine d’un produit issu d’un mélange de miels à partir du 1er septembre 2019

- Renforcement des contrôles sanitaires relatifs aux denrées alimentaires

- Mesures réglementaires pour suspendre la mise sur le marché de dioxyde de titane et des denrées alimentaires qui en contiennent

- Obligation progressive des doggy bags dans les restaurants d'ici au 1er juillet 2021

- Possibilité renforcée pour les associations de protection des animaux régulièrement déclarées de se constituer partie civile à un procès

- Sanctions doublées en cas de mauvais traitements sur les animaux, portées à un an d'emprisonnement et à 15.000 euros d’amende. Nouveau délit visant à réprimer les mauvais traitements envers les animaux dans les transports et les abattoirs

- Interdiction de l’installation de tout nouvel établissement d'élevage de poules pondeuses en cage

- Expérimentation de la vidéosurveillance dans des abattoirs volontaires pour deux ans

- Statut de lanceur d’alerte pour le responsable protection animale dans les abattoirs et sensibilisation au bien-être animal dans la formation des agriculteurs

- Interdiction des remises, rabais et ristournes dans les contrats de vente de produits phytopharmaceutiques sous peine d’amendes administratives

- Expérimentation de l'épandage par drones de produits autorisés en agriculture biologique sur certaines surfaces

- Extension du champ de l’interdiction des néonicotinoïdes aux substances chimiques qui ont des modes d’action identiques

- Rétablissement de la possibilité de vendre aux jardiniers amateurs des variétés de semences relevant du domaine public

- Séparation des activités de vente et de conseil pour les produits phytopharmaceutiques (par ordonnance)

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