Aides : 20 milliards pour les entreprises "stratégiques" sans contrepartie. 900 millions d'aides aux plus démunis sous conditions

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France-Soir
Publié le 19 avril 2020 - 20:01
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Aides : l'envers du décors
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Sauver les entreprises à tout prix, même sans contrepartie. Étonnant car les aides aux plus démunis sont soumises à conditions.  En pleine crise sanitaire, aux conséquences économiques gigantesques, une nouvelle guerre est déclenchée par les organisations de défense de l’environnement.  Tard dans la nuit du 17 mars, les députés LREM ont voté une aide publique de 20 milliards (sur le projet de budget rectificatif de 110 milliards) à des entreprises qui sont loin d’être des références en matière de d’environnement et de lutte contre la pollution, telles qu’Air France, Renault ou Vallourec.  L’union, demandée par le président, est loin de faire unanimité.

20 milliards pour les entreprises dites stratégiques

Les ONG défenseuses de l’environnement Oxfam, Green Peace, Les Amis de la Terre se sont indignés du montant de l’aide et surtout de l’absence de contrepartie et dénonce un nouveau scandale d’état.   

« Pas un euro d’argent public ne doit être versé aux entreprises polluantes sans exiger de stratégie de réorientation massive de leurs activité…Soutenir sans condition des entreprises qui devront de toute façon se transformer, c’est rendre leurs salariés encore plus vulnérables aux prochaines crises » Cecile Marchand.

Contreparties

Les ONG s’insurgent non pas contre le sauvetage des ces entreprises mais surtout pour l’absence de contreparties.  Le gouvernement ne donnant pas l’impression de vouloir aller au-delà du plan de sauvetage et de l’accord trouvé au sein de la majorité. 

 « le sauvetage inconditionnel d’entreprises responsables de l’urgence climatique est tout simplement dangereux pour l’avenir des populations. En choisissant cette réponse à la crise économique, le gouvernement démontre qu’il ne prend pas au sérieux la question écologique, c’est-à-dire le monde d’après. Pire, il prend prétexte de cette crise sanitaire pour blanchir son alliance indéfectible avec les lobbies, au moment où les citoyen-nes réclament au contraire une société résiliente et des lendemains tournés vers l’intérêt général ».

Des inégalités de traitement 

Alors que certaines aides aux plus démunis sont souvent soumises à conditions (par exemple l’attribution de logement sociaux, le RSA, les APL, ou l’ aide exceptionnelle de solidarités aux familles les plus modestes), la loi d’exception oublierait un élément essentiel de contrepartie pour les entreprises alors que des conditions de ressources sont définies pour les aides aux personnes.  

"Le dispositif de solidarité, absolutment nécessaire pour soutenir les foyers modestes qui subissent le plus durement les conséquences de la crise... represent un budget de 900 millions d'euros"   

Amazon condamné pour ne pas suffisamment respecter la législation sanitaire et une restriction de vendre des produits essentiels (hygiène, produits médicaux et nourriture), des entreprises « dites polluantes » recevant des aides publiques sans contrepartie, les hôpitaux recevant des dotations importantes en remerciement des services rendus, la crise réserve bien des surprises, mais les questions importantes subsistent.

Le sauvetage à tout prix, oui, mais comme pour la justice, une décision prudente n’aurait-elle pas été de rendre, soit des arbitrages complets soit de prendre en considération les évolutions nécessaires en sortie de crise. 

Pour favoriser l’Union et fédérer les français autour d’un projet, il devient critique que l’élite administrative favorise une approche coût/bénéfices des mesures afin de rendre des décisions bien comprises de la population.  Opposer le développement durable à l’économie ou considérer l’environnement comme une stratégie à des fins purement politiques ne peut plus satisfaire les français.  Le rôle salvateur de l’Etat providence ne peut durer qu’un moment car les ressources ne sont pas infinies.

"La préservation de l'humain doit être au cœur de l’organisation et de l’économie car tout est remis en cause dès que l’on met le vivant au centre de nos préoccupations. 
C’est ce qui est à changer au kernel de l’économie politique. Il ne faut plus mettre l’écologie comme un cataplasme"

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