L’agriculture biologique s’implante sur le territoire Suisse en occupant un cinquième de sa surface agricole
L’Office fédéral de la statistique (OFS) a publié ce mardi 14 mai son Relevé des structures agricoles sur l’année 2023. De quoi mettre en avant l’importance de l’agriculture biologique sur son territoire, avec l’occupation d’un cinquième des surfaces agricoles.
A contrario, ses exploitations agricoles au nombre de 47 719 en 2023 ont observé une baisse d’1,3% en comparaison avec l’année précédente. Cette baisse toucherait surtout les plus petites fermes de moins de 30 hectares, quant à elles en recul de 2,2%. Nous pouvons alors envisager une absorption des plus petites exploitations au profit des plus grosses. Un constat alors en demi-teinte.
Par ailleurs, le secteur employait l’année passée 148 900 personnes, soit un recul de 2,2% sur un an.
Cependant, plus grand bruit est donné à l’augmentation du nombre d’exploitations biologiques, bien que l’OFS concède un ralentissement dans leur ascension face aux quatre années précédentes. Nous pouvons malgré tout observer une augmentation d’1% de leur nombre, pour atteindre les 7 896 exploitations.
Ces exploitations représentent sur le territoire alpin 16,5% des exploitations agricoles, avec une taille qui atteint en moyenne 24,1 hectares, soit 2,3 hectares supplémentaires en comparaison avec la moyenne du reste des exploitations agricoles.
L’OFS note alors qu’en 2023, les exploitations bio occupaient « pratiquement un cinquième de la surface agricole utile ».
La répartition de ces surfaces agricoles se fait avec 58% de prairies naturelles et pâturages, suivies de 38% de terres arables et 4% de vignobles et vergers. Ceci sur une surface agricole totale pour le pays d’1,04 million d’hectares.
La porte-parole de l’Union suisse des paysans, Sandra Helfenstein, réagit à ce propos en expliquant que « les chiffres ne révèlent rien de surprenant ». En effet, cela serait le reflet d’une évolution « assez linéaire » du secteur. En d’autres termes, le recul se fait sur la place des vaches laitières.
« Le fort changement structurel dans la production laitière se poursuit, une conséquence des prix à la production trop bas depuis des années », a-t-elle indiqué à l’AFP.
Le cheptel bovin n’enregistre en 2023 qu’une modeste progression de 0,2% à 1,5 million de têtes. De plus, le nombre de vaches laitières décline de 2%, confirmant sa tendance à la baisse. La vente de lait étant sujet à différentes crises, l’OFS note un « intérêt croissant pour les autres vaches », soit les « vaches allaitantes destinées à la filière de viande bovine extensive ». En effet, leur nombre a augmenté d’1,9% en 2023, mais aussi de 20% sur ces dix dernières années.
Traversant des crises similaires à l’Allemagne ou à la France, les agriculteurs se sont aussi rassemblés en Suisse pour protester contre la faiblesse du prix des denrées alimentaires comme des complexités administratives qui pèsent sur leur exploitation.
Un groupe Facebook nommé « Révolte agricole suisse » avait appelé à une protestation d’ampleur. Ainsi, près de 250 tracteurs avaient convergé fin février vers un champ près de la commune d’Echallens (canton de Vaud) et s’étaient alignés pour former les lettres S.O.S. Une manœuvre impactante à la veille d’une réunion de l’interprofession du lait.
Alors, une négociation à la hausse de 3 centimes par litre avait été négociée, cependant en-deçà des 4 centimes réclamés par les agriculteurs.
Sur une note plus positive, la porte-parole de l’Union suisse des paysans se félicite toutefois que « la proportion de femmes chefs d’exploitation continue d’augmenter ».
Selon l’OFS, 3.479 exploitations étaient dirigées par des femmes l’an passé, en hausse de 0,2% par rapport à 2022. « Depuis des années, ce chiffre ne cesse de progresser », souligne l’OFS, pour représenter 7,3% des exploitations en 2023.
Une rémunération difficile et une augmentation de la place des femmes dans l’agriculture, voilà deux aspects qui, espérons-le, ne s’alimenteront pas l’un l’autre.
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