Les drones, nouveaux outils pour surveiller la pollution de l’air
Des drones de surveillance ont été mis au point pour “renifler” l’air : ils sont équipés de technologies d'intelligence artificielle leur permettant d'évaluer la qualité de l'air en temps réel, et donner l’alerte le cas échéant. Alors qu’en Inde, ces données sont utilisées pour ajuster les mesures de prévention, en France, des drones sont déployés pour analyser la pollution émise par les navires au large.
À Delhi, un système de surveillance routière par drone contre la pollution atmosphérique
Afin de développer une stratégie de contrôle de la pollution de l'air à Delhi, le conseil de la qualité de l'air de Delhi a approuvé récemment sept projets impliquant l'utilisation de l'intelligence artificielle et de drones pour surveiller la qualité de l'air en temps réel et vérifier le nombre de véhicules circulant dans la ville. Les projets sont sous la stricte supervision de différents instituts techniques et universitaires comme l'Institut indien de technologie de Delhi et l'Institut national de recherche en génie de l'environnement.
Ces projets se concentreront sur le déploiement d'outils d'intelligence artificielle pour compter les véhicules et lutter contre la remise en suspension de la poussière routière induite par la circulation automobile. Ce déploiement des drones de suivi de la pollution de l’air en temps réel sera également utilisé pour aider à la décision pour la gestion de la qualité de l'air à Delhi et dans les districts limitrophes, déclarent les sources officielles indiennes.
En région PACA, des drones courent après les navires pour analyser leurs émissions et mettre des amendes
En juillet 2021, des drones de surveillance de la pollution de l’air ont été déployés à Marseille. Ils permettent de mesurer les émissions polluantes des navires et l'impact des réglementations déjà mises en place. Équipé de capteurs électrochimiques, le drone traverse le panache de gaz d’échappement des navires afin d’analyser la teneur en soufre du combustible brûlé. Cela permet d'évaluer la quantité de soufre présent dans le carburant utilisé par les navires, comme le détaille le site spécialisé Atmosud.
Ce programme européen de surveillance appelé “projet SCIPPER” (pour Shipping Contributions to Inland Pollutions – Push for the Enforcement of Regulations) évalue l’impact des émissions du transport maritime sur la qualité de l’air. Ces données servent à faire pression pour appliquer les réglementations, et infliger de lourdes amendes aux contrevenants.
Dans la Manche, des drones vérifient aussi que les navires respectent les réglementations anti-pollution
Véronique Magnin, responsable de la communication pour la préfecture maritime de la Manche et mer du Nord explique que la législation sur les émissions de polluants en mer, avec une « modification de la réglementation internationale sur la limite de la teneur en soufre dans les fumées d’échappement des bateaux commerciaux » en date du 1er janvier 2020 exige que la teneur limite en soufre qui pouvait aller jusqu’à 3,5 % soit réduite à 0,5 %.
Comme le secteur Manche mer du Nord est très fréquenté et relativement étroit, la teneur est encore plus limitée, à 0,1 %. Pour faire valoir ces exigences, fin avril, le ministère de la Mer a mis en place une nouvelle saison de surveillance de la pollution de l’air en mer par drone pendant cinq mois. Grâce à une espèce d’hélicoptère miniature téléopéré, les autorités peuvent analyser la teneur en soufre du combustible brûlé grâce à des capteurs électrochimiques embarqués. Ces contrôles, selon la presse de la Manche, permettent de vérifier que les armateurs ont bien choisi des carburants de propulsion mieux raffinés pour réduire le taux de particules fines rejetées en mer. La teneur en soufre est mesurée, car elle est plus facile à capter dans l’atmosphère.
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