Acquittement de Georges Tron : le passé troublant du président de la cour d'assises

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La rédaction de France-Soir
Publié le 21 novembre 2018 - 18:50
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Georges Tron, arrivant au tribunal de Bobigny le 23 octobre 2018
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Philippe Coirre, président de la cour d'assises qui a acquitté Georges Tron, a un passé assez trouble.
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Le président de la cour d'assises qui a acquitté Georges Tron, Philippe Coirre, a été il y a une quinzaine d'années au service d'un député UMP qui a côtoyé le prévenu. Un passé qui jette le trouble sur le verdict en première instance.

La révélation de Mediapart intervient le même jour que l'annonce de la tenue d'un second procès Tron. Cinq jours après l'acquittement de l'ex-secrétaire d'Etat et actuel maire de Draveil, accusé de viols par deux ex-collaboratrices, le parquet général a annoncé mardi 20 faire appel du verdict de la cour d'assises de la Seine-Saint-Denis. Pour autant, une nouvelle information vient jeter le trouble sur le premier verdict.

En effet, le média d'investigation a révélé que le président de la cour d'assises, Philippe Coirre, a été choisi "malgré les doutes du parquet général sur son impartialité". Après un poste de juge d'instruction, le magistrat "a obtenu une mise à disposition pour être conseiller de Pascal Clément à la présidence de la commission des lois de l’Assemblée nationale, de juillet 2002 à janvier 2004. Jacques Chirac venait d’être réélu président de la République et le député Pascal Clément venait d’adhérer à l’UMP, parti auquel appartenait aussi son collègue de l’hémicycle Georges Tron", explique Mediapart.

Et d'ajouter: "En somme, le magistrat Philippe Coirre, mis à disposition du président Clément, faisait partie d’un cabinet UMP, travaillait nécessairement en harmonie avec la politique menée, et il a pu –au minimum– croiser Georges Tron régulièrement à l’Assemblée, voire faire sa connaissance". Contacté, l'intéressé s'en défend.

Lire aussi - Acquitté d'accusations de viol, Georges Tron sera rejugé en appel

Il bénéficie d'ailleurs du soutien de la première présidence de la cour d'assises qui souligne que "Monsieur Coirre nous a assuré qu’il n’a conservé aucun souvenir d’avoir rencontré ou croisé M. Tron lorsqu’il a travaillé, à la commission des lois, il y a plus de 14 ans, comme rédacteur, mission essentiellement exercée auprès des administrateurs de l’Assemblée nationale concernés".

Anciennes employées à la mairie de Draveil (Essonne), Virginie Ettel et Eva Loubrieu, 41 et 44 ans, accusent Georges Tron et son ex-adjointe à la Culture Brigitte Gruel de leur avoir imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010.

Lors de leur procès, achevé jeudi après quatre semaines de débats, l'avocat général avait requis six ans de prison contre Georges Tron et quatre ans contre Brigitte Gruel, tous deux âgés de 61 ans. Il avait aussi demandé cinq ans d'inéligibilité et leur inscription sur le fichier des délinquants sexuels.

La thèse d'un "pervers narcissique" ayant "abusé de son pouvoir" pour "vampiriser ses victimes", soutenue par l'avocat général, n'a toutefois pas convaincu la cour d'assises.

"Je trouve étonnant que cette proximité et la connaissance personnelle de Georges Tron que pouvait avoir le président de la cour d’assises, n’aient pas été évoquées auprès des parties", a expliqué au média l’avocat de Virginie Faux, une des plaignantes.

Voir:

Acquitté d'accusations de viol, Georges Tron sera rejugé en appel

Le parquet fait appel de l'acquittement de Georges Tron, accusé de viols

L'ex-secrétaire d'Etat Georges Tron acquitté sept ans après des accusations de viols

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