Enquête pour viols en réunion : six pompiers de Paris remis en liberté, sans mise en examen à ce stade

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Par Nathalie ALONSO - Paris (AFP)
Publié le 06 mai 2019 - 18:27
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Une balance de la justice
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© LOIC VENANCE / AFP
Deux jours après les accusations de viols en réunion portées par une étudiante norvégienne, six membres de la prestigieuse brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ont été remis en liberté.
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Deux jours après les accusations de viols en réunion portées par une étudiante norvégienne, six membres de la prestigieuse brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ont été remis en liberté, sans être mis en examen à ce stade de l'enquête.

Cette affaire a replacé dans la chronique judiciaire ce corps d'élite des pompiers, déjà éclaboussé par le passé par des enquêtes pour violences sexuelles.

Samedi, les accusations sont venues d'une étudiante norvégienne de 20 ans qui a porté plainte, affirmant avoir été violée par plusieurs pompiers à la caserne Plaisance, dans le 14e arrondissement de la capitale, dans la nuit de vendredi à samedi.

Dans la foulée, une enquête initialement ouverte pour "viols en réunion" a été confiée aux enquêteurs du 3e district de police judiciaire qui ont placé en garde à vue huit pompiers au cours du week-end. Contactée depuis samedi par l'AFP, la BSPP n'avait pas répondu aux sollicitations.

Au terme des auditions, six d'entre eux, âgés de 23 à 35 ans, ont été déférés lundi matin devant un magistrat de la section des affaires militaires du parquet de Paris qui a requis la mise en examen de quatre d'entre eux pour "viols en réunion" et pour "non-empêchement de crime" pour les deux autres.

Toutefois, le juge d'instruction qui a été saisi d'une information judiciaire sur ces chefs, a considéré qu'il n'existait "pas d'éléments suffisants" justifiant à ce stade leur mise en examen, selon des sources concordantes. L'enquête qui va se poursuivre sous l'autorité du magistrat instructeur devra déterminer leur rôle exact dans cette affaire.

Depuis le début de l'enquête, les policiers tentent d'établir et de préciser les implications des uns et des autres dans le huis-clos de cette caserne.

- Etat de choc -

Que s'est-il passé cette nuit-là ? Dans cette affaire, deux récits s'opposent: celui de la plaignante et celui des pompiers qui ont contesté lors de leur garde à vue l'absence de consentement.

Vers 4H00 du matin, un des pompiers a regagné la caserne Plaisance, dans le 14e arrondissement de la capitale, accompagné de cette étudiante norvégienne rencontrée un peu plus tôt lors d'une soirée arrosée dans un bar, a relaté la source proche du dossier.

Devant les enquêteurs, la jeune femme "a décrit une relation consentie avec ce pompier et ensuite des relations imposées par d'autres", a ajouté cette même source, en précisant qu'il ne faisait pas partie des hommes présentés lundi à la justice. La plaignante "ne le met pas en cause", a souligné cette source.

A la suite des faits, l'étudiante s'était enfermée dans les toilettes avant de quitter les lieux et d'être recueillie, en état de choc, par une de ses amies au petit matin.

La BSPP est une unité de l'armée de Terre qui intervient dans la capitale et sa petite couronne et qui s'est notamment illustrée le mois dernier en sauvant des flammes Notre-Dame-de-Paris.

Mais ces dernières années, plusieurs affaires embarrassantes ont aussi secoué l'institution. Au moins trois enquêtes sont en cours à Paris après des accusations de viols, d'agressions sexuelles et de harcèlement sexuel portées par des femmes pompiers contre des collègues et des supérieurs, dans les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne.

Dans une autre affaire qui avait déjà entaché l'image de la BSPP en 2012, dix anciens membres de la prestigieuse équipe de gymnastique ont été condamnés en février à Paris à des peines allant de trois mois de prison avec sursis à six mois ferme pour un bizutage sur deux de leurs collègues en 2012, marqué par des violences et des agressions sexuelles. Dans la foulée du scandale, l'équipe de gym des pompiers avait été dissoute.

Un autre dossier remontant à 2009 et impliquant des pompiers de la caserne de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) est toujours en cours à Versailles: l'an dernier, le parquet y a requis le renvoi de deux pompiers devant le tribunal correctionnel pour atteinte sexuelle sur une adolescente de 14 ans, des faits initialement qualifiés de viols.

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