Mal-être des facteurs : La Poste fait des propositions, les syndicats divisés
Les syndicats de La Poste sont divisés sur les premières propositions de la direction pour répondre au mal-être des facteurs, CGT et Sud-PTT parlant ce vendredi 18 de "mesurettes", "sans rapport avec l'ampleur de la crise sociale", tandis que la CFDT et FO saluent une "base" de discussions. Ce projet, que l'AFP a pu consulter, leur sera présenté officiellement lundi. Il intervient après le lancement de négociations le 26 octobre sur les conditions de travail des facteurs et de leurs encadrants, à la suite de la médiatisation de cas de souffrance au travail, dont des suicides.
Sans avancer de chiffres concernant les effectifs, La Poste balaie un ensemble de sujets, dont la revalorisation des parcours professionnels, l'amélioration des conditions de travail, les remplacements de postes vacants ainsi que la prévention des risques psycho-sociaux. Elle propose notamment de créer deux "nouvelles fonctions", le "facteur polyvalent" et le "facteur de services expert", pour remplacer les postes vacants, avec une "prime de remplacement" de 5 à 7 euros brut par jour.
Les facteurs pourront aussi travailler matin et après-midi avec une "coupure méridienne" hors temps de travail, moyennant une prime unique de 150 euros, au lieu d'une plage horaire unique. L'entreprise suggère également, pour mieux accompagner la formation, de créer une "Ecole métier des facteurs".
Pour la CGT (1ère force syndicale), ce sont des "mesurettes qui ne comprennent rien de fondamental sur l'emploi". La CGT souhaite "un accord-cadre étendu à l'ensemble des métiers qui sont tous concernés par la souffrance au travail", explique Valérie Mannevy. Sud-PTT (3ème) dénonce "un projet sans rapport avec l'ampleur de la crise sociale" et qui "vise, au contraire, à accélérer la mise en place des projets de restructuration de La Poste", selon Eddy Talbot. Comme la CGT, Sud-PTT souhaite une mobilisation nationale des postiers début décembre afin de peser sur les négociations. Luc Girodin de l'Unsa (5ème, liste unique avec la CFTC et la CGC) déplore qu'aucune mention ne soit faite de la "souffrance au travail", indiquant que son syndicat ne signera pas ce texte en l'état.
En revanche, Stéphane Chevet, de la CFDT (2ème force syndicale), qui a fait du comblement des emplois vacants sa priorité, salue "un premier texte", une "base" qui "va permettre de travailler en bilatérale pour voir les points qui manquent". Même son de cloche à FO (4ème force syndicale): "c'est un premier pas", estime Martine Buty, pour qui "la priorité des priorités, ce sont les postes vacants" et "le calcul réel de la force de travail par rapport à la charge de travail".
Face à la baisse des volumes du courrier (30% de 2008 à 2015), la Poste a réorganisé ses services avec, en parallèle, une baisse des effectifs très importante (3.000 à 5.000 postes en moins par an rien que pour les facteurs depuis 2005) qui, selon les syndicats, génère une dégradation très importante des conditions de travail et de santé des agents.
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