Racisme dans le métro parisien : quatre supporters de Chelsea condamnés à du sursis

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 03 janvier 2017 - 21:12
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Des "fans" de Chelsea empêchent un homme de couleur de rentrer dans le métro parisien.
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©Capture d'écran YouTube
L'incident, survenu le 17 février 2015, avait été filmé par un témoin.
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Près de deux ans après les faits, les quatre supporters de l'équipe de football londonienne de Chelsea qui avaient empêché un homme noir d'entrer dans le métro ont été condamnés à six à douze mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.

Un Noir empêché de monter dans un métro à Paris, la vidéo de la scène avait suscité l'indignation: quatre supporters britanniques de Chelsea ont été condamnés ce mardi 3 à des peines allant de six à douze mois de prison avec sursis. Ils ont été déclarés coupables de violences volontaires, aggravées notamment par leur caractère raciste, par le tribunal correctionnel de Paris.

Les quatre prévenus ont en outre été condamnés à verser solidairement 10.000 euros de dommages et intérêts à la victime, Souleymane Sylla. "Justice a été rendue", s'est réjoui ce Français d'origine mauritanienne d'une trentaine d'années.

L'incident, survenu le 17 février 2015, avait été filmé par un témoin dont la vidéo avait été publiée sur le site du quotidien britannique The Guardian. On pouvait y voir la victime qui tentait de monter dans un wagon du métro avant de se faire repousser à deux reprises par des supporters du club de football londonien.

Après le visionnage de ces images lors de l'audience, Souleymane Sylla s'est dit "bouleversé" par ce qu'il a vécu ce jour-là, où il a eu peur pour sa vie.

Deux prévenus, Richard Barklie et William Simpson, qui ne se sont pas présentés à l'audience, ont été condamnés à un an de prison avec sursis. Les deux autres, James Fairbairn, 25 ans, et Joshua Parsons, 22 ans, ont contesté tout acte raciste, sans convaincre les juges, qui les ont condamnés respectivement à six et huit mois de prison avec sursis.

Costume trois pièces gris, Joshua Parsons a assuré que s'il avait repoussé Souleymane Sylla, c'est parce que la rame était bondée. Il a assuré que, sur le moment, il n'avait pas vu quelle était la couleur de peau de la victime.

Quant aux chants "we're racist and that's the way we like it" (nous sommes racistes et ça nous plaît), ils provenaient d'un autre wagon et sont intervenus "20-30 secondes plus tard", a-t-il dit. Selon lui, les deux incidents étaient distincts.

Accusé d'avoir, d'un geste de la main, fait comprendre à Souleymane Sylla que c'est en raison de la couleur de sa peau qu'il avait été chassé du métro, James Fairbairn a contesté, assurant qu'il jugeait "dégoûtant" le chant raciste qui a résonné ce soir-là. Aux yeux de son avocate Caroline Toby, le jeune homme a été condamné car "il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment".

Dans sa plaidoirie, le conseil de M. Parsons, Stéphane Bonifassi, a fait valoir que la victime était rentrée "de manière agressive dans le wagon". Dans son réquisitoire, la magistrate du parquet a estimé la "dimension raciste" des faits "parfaitement caractérisée".

L'avocat de la victime, Jim Michel-Gabriel, a aussi dénoncé le "racisme décomplexé" qu'a dû subir son client, qui pendant "18 mois" n'a "pas pu vivre normalement", n'a pas pu "prendre les transports en commun", a connu des difficultés conjugales et professionnelles en raison du traumatisme psychologique.

"Racisme le plus primaire" rappelant la "ségrégation", a fustigé l'avocate de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), partie civile avec SOS Racisme.

A l'époque, les Premiers ministres français Manuel Valls et britannique David Cameron avaient fait part de leur indignation et Souleymane Sylla avait même reçu un coup de téléphone du président François Hollande.

Les faits s'étaient déroulés alors que les supporters étaient en route pour le match opposant Chelsea au PSG en 8e de finale aller de la Ligue des champions qui s'était soldé par un résultat nul (1-1).

Trois des quatre prévenus ont déjà été condamnés le 22 juillet 2015 à Londres à des interdictions de stade, au Royaume-Uni et à l'étranger lors des matches de Chelsea et de l'équipe d'Angleterre, allant jusqu'à cinq ans.

 

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