Le CHU d'Amiens a ouvert une consultation sur l’exposition prénatale aux pesticides

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France-Soir
Publié le 12 février 2024 - 21:40
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Femme enceinte et échographie du foetus
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Volodymyr Hryshchenko - Unsplash - DR
Volodymyr Hryshchenko - Unsplash - DR

Leucémie, tumeur cérébrale, troubles du neurodéveloppement... De nombreuses maladies pourraient être causées par une exposition trop importante aux pesticides, et ce, même avant la naissance. Le centre hospitalier universitaire (CHU) Amiens-Picardie a ouvert une consultation sur le sujet en octobre 2023, et les premiers parents en sortent dévastés.

À travers un reportage, Reporterre nous apprend que quatre parents ont été accueillis à l'hôpital d'Amiens depuis l'ouverture de la consultation, et que cinq autres y sont attendus. Les découvertes qu'ils y ont faites sont difficiles à accepter : "Quand un bébé naît, des traces de pesticides peuvent être trouvées dans ses premières selles." Et, si cela peut paraître insignifiant, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) explique qu'il y a une "présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse […] et le risque de certains cancers".

D'ailleurs, le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) reconnaît cinq pathologies pédiatriques pouvant être causées ainsi, in utero : hypospadias, leucémie, tumeur cérébrale, troubles du neurodéveloppement, fente labiopalatine.

À Amiens, la chirurgienne Élodie Haraux et le médecin Sylvain Chamot (tous deux à l'origine de la consultation) font des pieds et des mains pour sensibiliser chacun quant à l'exposition aux pesticides. Évidemment, même si ce ne sont pas les seuls, les premiers concernés sont les agriculteurs.

Sylvain Chamot raconte à Reporterre : "Notre initiative a froissé certains agriculteurs, que nous considérons comme des victimes, et même quelques médecins, ces maladies étant multifactorielles. Mais nous souhaitions que l’intitulé de cette consultation [Pesticides et pathologies pédiatriques] soit clair, parce que ces pesticides sont aujourd’hui des facteurs de risque reconnus. Ceux qui en sont victimes peuvent faire valoir leurs droits, et le FIVP est sous-utilisé."

Une requête justifiée auprès de ce dernier peut donner lieu à une prise en charge des soins médicaux à 100%, et même offrir une rente à l'enfant jusqu'à ce que son état de santé soit stabilisé.

Toujours selon Sylvain Chamot, il s'agirait ni plus ni moins de "1 000 à 2 000 cas d’enfants qui pourraient bénéficier de ce fonds en France".

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