Chine : la croissance rebondit en 2017, pour la première fois depuis 7 ans

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Par AFP - Pékin
Publié le 18 janvier 2018 - 09:45
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Vue aérienne d'un porte-conteneur chinois de 20.000 EVP (equivalents vingt pieds), à Nantong (province du Jiangsu), le 16 janvier 2018
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Vue aérienne d'un porte-conteneur chinois de 20.000 EVP (equivalents vingt pieds), à Nantong (province du Jiangsu), le 16 janvier 2018
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L'économie chinoise a accéléré l'an dernier à 6,9%, après sept années d'un ralentissement constant qui avait vu le taux de croissance de la deuxième économie mondiale tomber en 2016 à son plus bas niveau depuis un quart de siècle.

Malgré une vaste campagne anti-pollution qui a pénalisé l'activité dans les derniers mois de l'année et les appels à lutter contre l'endettement du pays, la croissance chinoise a par ailleurs bien résisté au quatrième trimestre, à 6,8%, a indiqué jeudi le Bureau national des statistiques (BNS).

"L'économie nationale a maintenu en 2017 son développement stable et sain", s'est félicité dans un rapport Ning Jizhe, le directeur du BNS.

"Nous devons cependant être conscients qu'il subsiste des difficultés et des défis pour l'économie. L'amélioration de la qualité et de l'efficacité reste une lourde tâche", a-t-il souligné.

La croissance de 6,9% du produit intérieur brut (PIB) en 2017, après 6,7% en 2017, est supérieure de 0,1 point à la prévision médiane de 11 analystes sondés par l'AFP.

Le gouvernement peut s'estimer satisfait: il tablait à l'origine sur une croissance "d'environ 6,5%".

En dépit d'une fiabilité parfois très contestée, le chiffre du PIB chinois est scruté de près, car la Chine représente près d'un tiers de la croissance mondiale.

- La dette menace -

Comment expliquer cette accélération de la croissance en 2017? Tout d'abord, l'activité a été portée par les chantiers d'infrastructures, les investissements dans l'immobilier, ou encore une amélioration de la demande internationale.

Le gouvernement a également facilité le recours au crédit, stimulant ainsi la demande des ménages. Si la croissance des ventes au détail a ralenti en décembre (+9,4%), elle a ainsi progressé sur l'année (+10,2%).

Autre facteur venu au secours du PIB de la Chine: son commerce extérieur -- un pilier de son économie -- s'est fortement repris en 2017. Un phénomène catalysé par l'embellie de la conjoncture aux Etats-Unis et en Europe: après leur effondrement de 2016, les exportations chinoises ont rebondi de 8% l'an passé.

Mais la croissance reste menacée par l'envolée de la dette (publique et privée) du pays, qui dépasse 250% du PIB. Et si la Chine durcit son arsenal réglementaire pour y faire face, des "tensions" menacent sa stabilité financière, a indiqué en décembre le Fonds monétaire international (FMI).

Le PIB chinois est également freiné par diverses mesures prises par Pékin. Parmi elles: le sabrage des surcapacités industrielles, ou encore les restrictions dans l'immobilier afin de limiter l'envolée des prix dans les grandes villes.

- Un effet Trump ? -

Mais l'une des décisions les plus spectaculaires de 2017 aura été la campagne lancée contre la pollution de l'air. Pékin impose depuis plusieurs mois aux usines du nord du pays des fermetures ou des réductions de production.

Surprise: ce ralentissement imposé de l'activité industrielle n'a pas eu d'impact déterminant sur la croissance. Elle s'est maintenue à 6,8% au 4e trimestre, dans la foulée des premier et deuxième trimestres de l'année (6,9%) et du troisième (6,8%).

La production industrielle est par ailleurs restée robuste en décembre (+6,2%). Sur l'ensemble de 2017, elle progresse même de 6,6%.

Pékin ambitionne de rééquilibrer l'économie nationale vers les services et la consommation, au détriment des investissements dans les infrastructures, des exportations et de l'industrie lourde.

Mais les investissements en capital fixe, jauge des dépenses d'infrastructures, ont néanmoins gonflé de 7,2% sur l'ensemble de 2017, a annoncé jeudi le BNS.

"En 2018, l'économie chinoise devrait connaître une croissance honorable de 6,5%. L'exacerbation des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-unis constitue peut-être le seul risque à court terme", a indiqué dans une note la banque ANZ.

Depuis l'arrivée du président américain Donald Trump à la Maison Blanche, Washington dénonce ainsi volontiers le déséquilibre des échanges bilatéraux et multiplie les enquêtes sur les pratiques commerciales de Pékin.

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