Secteur privé en France : les créations d'emplois marquent le pas

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Par AFP
Publié le 10 novembre 2017 - 12:11
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Le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés a baissé de 1,5% en mai en métropole
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
Le dynamisme de l'emploi privé en France montre un premier signe de faiblesse au troisième trimestre
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Le dynamisme de l'emploi privé en France montre un premier signe de faiblesse: les entreprises du secteur privé ont créé, en net, près de 30.000 postes au 3e trimestre, leur plus faible performance depuis deux ans.

Selon des chiffres provisoires publiés vendredi par l'Insee, les effectifs salariés du secteur privé ont augmenté de 29.700 personnes (+0,2%). S'il s'agit du douzième trimestre consécutif de hausse, ce chiffre marque néanmoins un net ralentissement de la progression de l'indicateur, qui avait comptabilisé plus de 60.000 créations lors des quatre trimestres précédents. L'emploi privé n'a plus connu d'aussi faible hausse depuis 2015.

L'indicateur atteint tout de même un nouveau record, avec un total de 19,22 millions de postes. Sur un an, 240.900 emplois salariés (+1,3%) ont été créés.

L'Institut national de la statistique avait prédit un ralentissement, mais pas aussi marqué. Dans ses dernières prévisions, publiées en octobre, l'organisme tablait sur un hausse de 46.000 postes au 3e trimestre dans le secteur marchand non agricole, qui regroupe les services marchands, l'intérim, l'industrie et la construction. Finalement, l'emploi n'a augmenté que de 34.100 postes sur ce champ.

Dans le détail, de juillet à septembre, le tertiaire marchand (+29.500, +0,3%) est resté la principale locomotive de l'emploi privé et l'intérim (+1.500, +0,2%) a atteint un nouveau record d'effectifs, avec 718.000 postes. La construction (+6.700, +0,5%) a aussi créé des emplois, enregistrant une troisième hausse d'affilée, après avoir perdu plus de 200.000 postes depuis 2008.

L'industrie (-3.600, -0,1%), quant à elle, a continué de détruire des postes. Ce secteur sinistré a perdu près d'un million d'emplois depuis début 2001.

Dans les autres secteurs, 700 emplois (+0,2%) ont été créés dans l'agriculture et 5.100 emplois (-0,2%) ont été détruits dans les services non marchands.

Sur l'année, les tendances des principaux secteurs sont identiques: 147.000 créations dans le tertiaire marchand (+1,3%), 88.100 dans l'intérim (+14,0%), 18.100 dans la construction (+1,4%) et 15.700 destructions dans l'industrie (-0,5%).

- Conséquences sur le chômage -

Le ralentissement de l'emploi observé par l'Insee devrait se poursuivre, selon les prévisions d'octobre. Et il devrait être accentué par une baisse attendue des effectifs dans le public, le gouvernement ayant drastiquement réduit la voilure en matière de contrats aidés. L'Insee s'attend à voir les effectifs non marchands (associations, collectivités) baisser de 46.000 postes sur l'ensemble du second semestre.

La France ne devrait créer, secteurs public et privé confondus, que 41.000 emplois sur le second semestre.

Résultat: malgré de solides prévisions de croissance (+1,8% en 2017), le chômage devrait arrêter de reculer, selon la plupart des organismes de prévision.

Après être passé de 10,4% à 9,5% de la population active entre mi-2015 et mi-2017, le taux de chômage devrait se stabiliser à 9,4% d'ici à la fin de l'année, selon l'Insee. Quant à l'Unédic, le gestionnaire de l'assurance chômage, il s'attend à une stabilisation du nombre de chômeurs inscrits en catégorie A (sans activité) à Pôle emploi jusqu'à fin 2018.

Le gouvernement, qui souhaite, conformément à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, descendre à 7% de chômage d'ici à 2022, devra inverser cette tendance.

Le président a assuré à la mi-octobre que "la plénitude des réformes" et leur impact sur le chômage seraient visibles "dans un an et demi, deux ans". Il compte notamment sur les effets de la réforme du Code du travail, entrée en vigueur fin septembre, et des réformes à venir de l'assurance chômage et de la formation professionnelle.

"Si toutes les mesures structurelles qu'on est en train de prendre font leur plein effet, ce que nous pensons, il est raisonnable d'envisager un chômage qui baisse à 7%", selon sa ministre du Travail Muriel Pénicaud.

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