"Vita & Virginia" : amours féminines littéraires (vidéo)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 08 juillet 2019 - 10:02
Mis à jour le 10 juillet 2019 - 11:25
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Gemma Arterton Elizabeth Debicki Film Vita Virginia
Crédits
©Pyramide Films
Gemma Arterton (à gauche) et Elizabeth Debicki: Vita et Virginia, deux romancières attirées l'une par l'autre.
©Pyramide Films

CRITIQUE – Deux personnages de femmes fortes, passionnées et indépendantes, dans un film réalisé par une femme: "Vita & Virginia", ce mercredi sur les écrans, raconte la relation entre les romancières britanniques Vita Sackville-West et Virginia Woolf dans les années 1920.

SORTIE CINÉ – Émancipation féminine dans l'Angleterre de l'entre-deux-guerres et influence des passions personnelles dans la création littéraire: le film Vita & Virginia, qui sort ce mercredi 10 juillet, raconte l'histoire vraie de la relation amoureuse de deux romancières célèbres, Vita Sackville-West et Virginia Woolf.

La première, femme de lettres et aristocrate mondaine, est bisexuelle, mariée à un diplomate aimant et compréhensif, bisexuel lui aussi, avec qui elle a eu deux enfants. Elle fait fi des conventions sociales de l'époque et ses excentricités font jaser la bonne société anglaise.

C'est ce qui séduit Virginia Woolf quand les deux femmes se rencontrent en 1922. La romancière est plus tourmentée, souffre parfois de troubles émotionnels et psychologiques, et se demande, avec son mari éditeur comme elle, pourquoi ses livres ont du mal à se vendre.

Dès leur rencontre, Vita et sa vie fantasque fascinent Virginia, à l'existence plus morne. Elles échangent des lettres, se voient, rivalisent de réflexions artistiques. Entre les deux femmes se forge une attirance réciproque qui ne sera pas que littéraire…

L'histoire d'amour entre ces deux romancières féministes, bisexuelles et émancipées, donnera naissance à Orlando, l'un des romans les plus célèbres de Virginia Woolf, paru en 1928. Le livre raconte l'histoire, sur quatre siècles, d'un personnage androgyne et révolté contre la société masculine qui, d'abord poète puis ambassadeur, devient femme et bohémienne.

La jeune réalisatrice britannique Chanya Button, 32 ans, dont c'est le deuxième film après Burn, Burn, Burn en 2015, connaît son sujet: elle avait consacré son mémoire de fin d’études à Virginia Woolf. Mais elle n'a pas souhaité faire un film d'époque traditionnel ou un semblant de biopic, se concentrant sur le double portrait de deux femmes fortes et passionnées, pionnières, pendant les quelques années de leur liaison.

"Le fait que l’action se déroule dans les années 20 devait rester secondaire, nous voulions que le ton du film soit contemporain, osé, voire un peu punk", dit-elle. Cela donne un film aux dialogues très littéraires, parfois un peu trop subtils, souvent trop écrits, trop cinématographiques, et qui ne prend son envol que vers la fin, quand la relation entre les deux romancières devient orageuse et créatrice.

De même la réalisatrice n'a pas voulu insister sur la fragilité et les tourments psychologiques de Virginia Woolf, interprétée par Elizabeth Debicki, actrice australienne qui a joué notamment dans Les Gardiens de la Galaxie-2 et Les Veuves. Malgré cela le personnage voit du lierre pousser devant ses yeux ou des corbeaux l'attaquer, et son air absent, illuminé, triste tout au long du film n'est pas tout à fait convaincant.

Lire les critiques:

> Les Gardiens de la galaxie Vol. 2: on prend les mêmes... et ça marche

> Les Veuves: les ex-femmes de gangsters passent à l'action

On remarque davantage Gemma Alterton, dans le rôle de Vita, dynamique et passionnée, un peu trop bavarde. L'actrice britannique, apparue dans le James Bond Quantum of Solace en 2008 et révélée au public français en 2014 par Gemma Bovery de la réalisatrice française Anne Fontaine, aux côtés de Fabrice Luchini, est aussi coproductrice du film et c'est elle qui a choisi la réalisatrice.

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