Grosse déprime des vignerons après l'épisode de grêle

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 mai 2016 - 18:56
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Une vigne.
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©Claude Robillard/Flickr
Certains viticulteurs ont vu leurs espoirs de récolte anéantis.
©Claude Robillard/Flickr
La grêle qui est tombée ce week-end a grandement endommagé les vignes, laisser augurer un millésime 2016 moins réussi que celui de l'année dernière. Pour l'heure, les viticulteurs réclament un étalement de leur cotisation à la Mutualité sociale agricole (MSA) et certains souhaitent une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.

Désolation ce week-end chez des vignerons qui ont vu leurs efforts ruinés par la grêle. Après le gel, ce nouvel épisode laisse augurer un millésime 2016 plus compliqué que celui de 2015, béni des dieux. C'est vendredi 27, avant même l'alerte aux orages émise par Météo-France, que la grêle a frappé dans le Cognac, le Chablis, le Beaujolais et le Madiran. "Les feuilles et les grappes sont hachées, il n'y a plus que les tiges" car, "avant floraison", la vigne est "très tendre", se désole Bernard Malabirade, viticulteur dans le Madiran. Et dans les zones touchées, "les bois sont tellement abîmés que c'est même la récolte 2017 qui est menacée".

Frédéric Gueguen, président de l'appellation des producteurs de Chablis, est lui au bord des larmes à la vue de ses parcelles décharnées. Les feuilles et les raisins sont à terre dans la quasi-totalité de son domaine. "Les impacts les plus forts se trouvent en Bourgogne et en Charente", rapporte Jérôme Despey, président du conseil vin de l'établissement public FranceAgriMer. Et les dégâts sont très ciblés: sans doute des milliers d'hectares détruits autour de Châteaubernard, Jonzac et Bourg-Charente dans le Cognac, champion français sur le marché mondial des spiritueux.

Dans le Gers, environ 10% des appellations Madiran et Pacherenc, produites sur le même terroir, sont concernées. Dans le Beaujolais, les dégâts se concentrent surtout sur l'appellation Chiroubles, avec 10 à 15% des vignes très touchées; et dans le Chablis, dans la partie sud du vignoble. Dans l'Yonne, cet épisode est d'autant plus difficile à vivre que les viticulteurs chablisiens avaient déjà eu à subir la grêle quinze jours plus tôt et le gel fin avril. Un coup de froid qui avait aussi affecté une grande partie du reste de la Bourgogne et le Val de Loire.

"On le voit, il y a de plus en plus d'orages importants et de phénomènes météo violents. Alors il faut inciter les viticulteurs à s'assurer. Il y a aujourd'hui des systèmes qui coûtent entre 30 et 100 euros par an à l'hectare", souligne Jérôme Despey, également viticulteur dans l'Hérault et dirigeant de la FNSEA, précisant que ce montant est une moyenne et qu'il est beaucoup plus élevé pour les grands crus. Actuellement, seuls 15% des 800.000 hectares de vignes françaises sont assurés.

Pour l'heure, les viticulteurs réclament un étalement de leur cotisation à la Mutualité sociale agricole (MSA) et certains souhaitent une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. Si certains ont vu leurs espoirs de récolte anéantis, la profession estime qu'il est trop tôt pour préjuger du millésime 2016, après un cru 2015 "béni des dieux" grâce à la chaleur et la sécheresse qui avaient donné des maturités exceptionnelles.

"A cette époque" de l'année, la grêle, "ça nuit sur le volume, mais pas sur la qualité", explique Gilles Paris, président d'Inter Beaujolais et vigneron à Chiroubles. "Tout dépendra de la météo à venir et de la capacité de la vigne à cicatriser", alors que la phase cruciale de la floraison arrive, ajoute Jérôme Despey. Car la grêle, c'est beaucoup plus grave sur des raisins arrivés à maturité, selon lui. Le dernier gros épisode de grêle remontait à 2014 en Languedoc-Roussillon. Les vignerons avaient vu leurs récoltes fondre de 15 à 20% dans l'Aude et l'Hérault.

 

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