François Hollande en visite en Suisse, pour réchauffer des relations tendues par le contentieux fiscal
C’est le premier pays étranger pour le nombre de Français qui y sont officiellement enregistrés (un peu plus de 163.000), pourtant plus aucun président français ne s’y était rendu en visite officielle depuis Jacques Chirac en 1998.
François Hollande a entamé aujourd’hui, avec six membres de son gouvernement, une visite de deux jours en Suisse, qu’il a souhaité placer sous le signe de l’apaisement après des années de tensions réciproques. Côté français, l’exil fiscal de gros contribuables, et l’opacité bancaire suisse étaient les principaux griefs. Les Helvètes, eux, reprochaient à la France la pression salariale que font peser les 150.000 frontaliers qui viennent chaque jour travailler en Suisse, ainsi que les critiques de leur secret bancaire perçu comme une atteinte à leur souveraineté.
Les relations bilatérales évoluaient déjà sur une tendance plus chaleureuse: la régularisation fiscale a permis à Bercy de récupérer 2 milliards d’euros en 2014 (un montant similaire est attendu pour 2015). En échange de quoi la France a soutenu la sortie de la Suisse de la liste des "paradis fiscaux", un vrai boulet diplomatique aux pieds de Berne.
C’est donc dans une ambiance de rapprochement fragile, mais bien réel, que s’inscrit la visite de François Hollande. Une première journée–ce que n’ont pas manqué de relever les médias présents sur place–qui a beaucoup tourné autour de la question fiscale, qui n’est pourtant pas l’unique objet officiel de la visite. Dès son allocution d’arrivée à Berne aux côtés de la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga, le président français a d’emblée expliqué: "Cette question est derrière nous (…) Le seul problème entre nos deux Etats consiste en ce qu’il n’y a pas de problème".
Ce jeudi, la visite se poursuivra autour de trois thèmes:l’investissement, la croissance verte et l’apprentissage. Des axes sur lesquels la France souhaiterait mieux découvrir la "méthode suisse". Et sans aborder les questions de fiscalité cette fois? Pas si sûr, au vu de la position du président français d’évacuer aussi vite le sujet ce mercredi.
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