Jean-Marie Le Pen face à ses juges
Le fondateur et président d'honneur du Front national va être jugé par son propre parti. Jean-Marie Le Pen est attendu ce jeudi à 14 heures par le bureau exécutif du FN. Il devra répondre d'une quinzaine de griefs pour lesquels il risque l'exclusion du parti.
Une réunion qui se tiendra en l'absence de sa présidente de fille Marine Le Pen qui a choisi de ne pas s'y rendre "dans un souci d'impartialité totale". Le numéro-2 du FN et cible favorite des attaques de Jean-Marie Le Pen, Florian Philippot, devrait également être absent.
Le résultat de cette audience ne fait guère de doute. Car, même si Jean-Marie Le Pen bénéficie d'une légitimité historique et de quelques soutiens au sein du FN, les cadres et les militants suivent en grande majorité Marine Le Pen et sa vaste opération de dédiabolisation du parti.
Certes, "le menhir" reste sur plusieurs victoires. La justice lui a donné raison début juillet lorsqu'il a contesté sa suspension comme adhérent (le FN a fait appel de la décision), puis il avait obtenu la suspension du congrès du FN par correspondance, lequel devait supprimer son poste de président d'honneur. Ses opposants au sein du parti rappellent cependant que 94% des votants avaient plébiscité ces nouveaux statuts.
En cas d'exclusion prononcée par le bureau exécutif, l'avocat de Jean-Marie Le Pen, Frédéric Joachim, a laissé entendre qu'elle pourrait à nouveau être contestée en justice. Et son client continue de brandir la menace d'une candidature dissidente contre sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen pour les élections régionales en PACA.
A 87 ans, Jean-Marie Le Pen ne compte donc pas quitter le navire sans perte ni fracas, et compte bien utiliser la situation comme une tribune. Il a demandé que l'audience soit publique et invité la presse à s'y rendre. Mais les instances du FN n'ont pas donné suite à sa demande.
Outre ses propos réitérés sur les chambres à gaz "détail de l'histoire" ou sur le maréchal Pétain, Jean-Marie Le Pen devra répondre de ses coups d'éclat envers les ténors du parti: Marine Le Pen dont il a dit avoir "honte" qu'elle porte son nom, contre Florian Philippot, Marion Maréchal-Le Pen, ou encore pour s'être "incrusté" sur l'estrade lors du discours de la présidente du FN le 1er mai dernier.
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