Législative partielle du Doubs : Jean-Christophe Lagarde voterait pour le candidat socialiste" et regrette le "ni-ni"

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Pierre Plottu
Publié le 04 février 2015 - 09:40
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Jean-Christophe Lagarde le soir de son élection comme président de l'UDI.
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"Le Front national n'est pas un parti républicain", a estimé Jean-Christophe Lagarde ce mercredi.
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Jean-Christophe Lagarde était l'invité de France Info, ce mercredi matin. Le président de l'UDI est notamment revenu sur la position de l'UDI à propos du second tour opposant le PS au FN, dans le Doubs. Il a également confié "préférer la position d'Alain Juppé" au "ni-ni" choisi par l'UMP.

L'attentat de Nice

"Je m'inquiète qu'on ne se préoccupe pas du retour (des djihadistes, NDLR). On s'occupe des départs, mais on sait qu'on a 1.200 personnes qui sont allées apprendre le terrorisme, la guerre, la barbarie, le terrorisme, la haine de ce que nous sommes. Ils reviendront. Je considère qu'on doit leur interdire le retour en France".

"Il y a un problème: on nous fait la guerre, mais la France n'est pas en guerre. C'est la responsabilité du président et du gouvernement de dire aux Français ce qui est en train de se passer".

"J'ai un regret: le président de la République a beaucoup parlé d'union nationale et nous devions, ensemble, majorité et opposition, faire face. Depuis, l'esprit du 11 janvier semble s'être envolé et se cantonner à l'Elysée. C'est une posture de faiblesse".

 

La législative partielle du Doubs risque-t-elle de faire imploser l'UMP?

"Nous les centristes avons toujours eu cette ligne (de barrage républicain au FN, NDLR), c'est d'ailleurs Jacques Chirac lui-même qui l'avait imposé à l'ensemble de la droite. C'est une ligne que je souhaite que l'UMP conserve et je regrette que ce ne soit pas le cas aujourd'hui".

"Au second tour dans le Doubs, il y a d'un côté une candidate d'extrême droite, qui explique l'inégalité des races comme au bon vieux temps d'Hitler, et qui affronte un candidat socialiste, dont je combats le gouvernement. Mais, entre deux mauvais choix je choisis la moins mauvaise solution et je vote pour le candidat socialiste (…), le candidat républicain".

"La République n'est pas défendue par l'extrême droite, qui professe de juger et donner des droits aux gens en fonction de leurs origines. La République ne reconnait que le mérite, elle vous juge en fonction de ce que vous faites, pas de ce que vous êtes. C'est en cela que le Front national n'est pas un parti républicain".

 

Le "ni-ni" choisi par l'UMP, contre l'avis de Nicolas Sarkozy

"On voit la grande difficulté de l'UMP, qui est récurrente dans ce débat. Je préfère la position d'Alain Juppé qui a été clair et fidèle à la ligne définie par Jacques Chirac".

"Entre la droite et l'extrême droite, ce n'est pas une question de degré, c'est une question de nature".

"Je ne suis d'accord sur rien avec l'extrême droite. Ni sur la conception de la République, ni sur la conception de la place de l'Homme, ni même d'ailleurs sur le programme économique".

"Je ne veux pas d'un député Front national de plus car je ne veux pas de catastrophe pour mon pays".

 

L'UDI va-t-elle tenter de récupérer les "centristes" de l'UMP?

"A l'UDI nous ne sommes pas dans ces considérations politiciennes. Nous avons des valeurs fédéralistes et humanistes que nous voulons défendre".

"Le pouvoir socialiste est rejeté par les Français, légitimement car il a beaucoup promis et beaucoup trahi. Mais, par ailleurs, l'UMP ne parvient pas à incarner une alternance crédible, c'est donc à nous de le faire si on ne veut pas risquer les aventures avec l'extrême droite".

"Cela fait 34 ans que nous n'avons pas gouverné la France, que nous n'avons pas montré comment on pourrait essayer de s'en sortir autrement que par des excès ou cet espèce de surplace qu'est l'alternance PS/UMP".

 

La candidate UDI en Île-de-France?

"Nous avons hier voté pour choisir la candidature de Chantal Jouanno (…) il y a des déçus (Jean-Christophe Lagarde parle ici de Rama Yade, qui visait elle aussi l'investiture, NDLR), forcément, mais nous ferons tous campagne ensemble".

 

Et en Rhône-Alpes?

"C'est un problème de ligne politique. Si c'est Michel Barnier qui est désigné par l'UMP, nous avons des lignes similaires et pourrons faire liste commune. Si c'est Laurent Wauquiez, qui a marqué une droitisation extrême ces dernières années, nous ne pourrons pas être sur la même liste".

"Nous ferons notre propre liste (si Laurent Wauquiez est investi par l'UMP, NDLR). Dans cette région nous avons des élus, mais aussi des électeurs, qui souhaitent que la ligne humaniste soit incarnée et pas une ligne trop proche de l'extrême droite".

 

L'UDI est-elle coincée entre un pouvoir social-démocrate et l'UMP?

"Le pouvoir n'est pas social-démocrate mais socialiste, on le voit avec la loi Macron où c'est encore une fois l'aile gauche du PS qui l'emporte".

"Ma conviction c'est que dans les années qui viennent le vrai choix va se faire entre l'humanisme et le fascisme. La difficulté à surmonter la crise économique désespère les Français. C'est entre ces deux alternatives qu'il y aura un choix. Je veux construire l'alternative humaniste. Nicolas Sarkozy l'a dit lui-même (hier mardi 3 devant les députés UMP, NDLR): nous avons un fort risque de voir arriver des gens qui ont une vision fasciste au pouvoir".

 

Une alliance avec le MoDem?

"Nous travaillerons ensemble. François Bayrou m'a répondu positivement: il n'y aura plus d'alliance avec la gauche".

 

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