Manuel Valls : "si j'ai à choisir entre l'UMP et le FN, je n'hésiterai jamais"

Manuel Valls était ce lundi l'invité d'Europe-1. Le Premier ministre a commenté la victoire du PS dans le Doubs et les implications de la popularité du FN. Il est également revenu sur les défis économiques à relever en 2015.

La courte victoire du candidat PS Frédéric Barbier face au FN dans le Doubs

"Il y avait deux questions posées. Un candidat socialiste peut-il se qualifier au second tour et pouvait-il battre le Front national alors que les études montraient que c'était impossible sans le soutien de l'UMP? (…) Frédéric Barbier a dit, et je suis d'accord avec lui, qu'il ne fallait pas pavoiser".

"Il y a quelques mois, on me reprochait de dire que le FN était aux portes du pouvoir. Il représente un danger surtout quand la digue politique n'est pas assez solide (…). La seule réponse que je peux apporter c'est le travail pour obtenir des résultats".

 

Le FN devenu le premier opposant

"Nous sommes sur le fil du rasoir. Soit nous allons vers une répression autoritaire qui fracture notre pays, c'est le FN et une partie de la droite, soit vers une réponse républicaine pour défendre nos valeurs".

"Rappeler les valeurs, c'est important. On nous explique que les valeurs ce n'est pas l'essentiel et qu'il faut répondre sur le chômage et la laïcité. Mais pendant des années nous avons laissé le débat sur les valeurs à l'extrême droite. Bien sûr sans résultat sur le chômage, la sécurité, l'école, nous n'obtiendrons pas la confiance des Français".

 

Le ni-ni prôné par l'UMP entre le PS et le FN

"Des élus de droite ont pris leurs responsabilités. Appeler à s'abstenir ou à voter blanc ce n'est pas prendre ses responsabilité. Si j'ai à choisir entre l'UMP et le FN, je n'hésiterai jamais. (…) On ne transige pas quand il s'agit des valeurs de la République".

 

Quelles réponses face au communautarisme?

"Je réunis ce matin les ministres de l'Intérieur, de l'Education, les préfets et les recteurs d'académie car il s'agit de mener un beau combat pour la laïcité. (…) Il faut tout simplement appliquer la loi. On ne peut pas accepter que le blasphème soit mis au même niveau que le racisme ou l'antisémitisme".

"Quand il y a cette confusion des esprits, c'est un combat qui commence, mais c'est le combat d'une génération. Il faut mobiliser l'école et tous les services de l'Etat pour cette cause. C'est aussi un débat au sein de l'islam. Nous devons aider les Musulmans qui ne veulent pas être confondus avec l'intégrisme. (…) Une religion ne peut imposer son discours dans nos quartiers".

 

La loi Macron, les manifestations des auto-écoles, les réformes économiques à venir

"La loi présentée par Emmanuel Macron a été améliorée pour baisser le coût et réduire les délais du permis de conduire. (…) On discute mais on ne cède pas".

"Notre objectif avec le président de la République est que la France soit forte sur le plan économique. Nous poursuivrons les réformes, nous avons encore deux ans pour travailler".

"L'année 2015 doit être celle de la reprise économique. La croissance prévue est de 1%. A la baisse du prix du pétrole et de la valeur de l'euro va s'ajouter le pacte de responsabilité. Nous sommes en train de réussir notre pari mais il ne faut pas lâcher. Nous devons continuer à mettre le paquet".

 

L'esprit du 11 janvier et la capacité à travailler avec l'opposition

"Je ne veux pas retomber dans les querelles politiques, l'ambiance que nous connaissions avant, qui est parfois faite de petitesse et de médiocrité. (…) Nous discutons déjà avec l'opposition, nous avons voté ensemble les lois sur le terrorisme et l'asile. Il n'y a pas de raison que nous ne puissions pas avancer".

 

La Fraude fiscale massive de la banque HSBC

"Le parlement travaille sur ce dossier. Le gouvernement est très déterminé à agir contre la fraude fiscale et continuera".

 

L'Ukraine

"Nous espérons la paix. La guerre est aux portes de l'Europe. Je veux saluer le courage de François Hollande et Angela Merkel. Les deux premières économies de l'Europe doivent agir ensemble".