Primaires à droite et à gauche : le FN en spectateur un peu inquiet

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 septembre 2016 - 16:14
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Marine Le Pen.
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©Frederik Florin/AFP
Pendant l'agitation des primaires de la droite et de la gauche, le FN va devoir éviter d'être éclipsé à quelques encablures de la présidentielle.
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De la gourmandise face aux probables déchirements, mais aussi un soupçon d'inquiétude inhérent au rôle de spectateur: pendant l'agitation des primaires de la droite et de la gauche, le FN va devoir éviter d'être éclipsé à quelques encablures de la présidentielle.

Débats, Unes, reportages, etc. au gré des péripéties de campagne à droite puis à gauche, et pendant plusieurs mois, le FN aura difficilement la primauté de la couverture des médias. Ou quand les atouts d'une candidature (une certaine unité, une candidate et un programme connus) peuvent lui faire craindre un oubli relatif.

Car pendant l'automne, la droite aura le monopole des projecteurs. Un juppéiste liste les "avantages" de la primaire: "Ca permet un débat, une légitimité, ça nous fait travailler, ça mobilise un électorat, et il y a de la visibilité". "Un effet mobilisateur sensationnel, et une montée en puissance pour la présidentielle", abonde un filloniste.

Samedi 17, lors de ses "Estivales" à Fréjus (Var), Marine Le Pen a elle détaillé son programme: faute d'"adversaires" connus, elle sera en simple pré-campagne jusque-mi février, avant de se lancer pour de bon avec une convention présidentielle à Lyon. Depuis six mois, Marine Le Pen surjoue la candidate "au-dessus de la mêlée", "apaisée", promettant dans ses discours une France libérée, délivrée de ce qui la taraude... sans trop rentrer dans les détails. "Ca ne sert à rien de partir trop tôt, on ne sait pas qui sont les candidats", décrypte un proche.

Le FN, au "défi de la crédibilité" selon un haut dirigeant, va donc se mettre en scène en train de phosphorer intellectuellement. Huit conventions thématiques sont prévues (la première jeudi sur l'éducation). "Il faut trouver un espace médiatique entre les primaires. Marine Le Pen va le trouver, se montrer plus souvent", promet le conseiller régional Jean-Lin Lacapelle, un de ses proches.

Et si le FN devait être un peu mis de côté pour cause de primaires ? "Les événements parlent pour nous, nos propositions sont connues", balaye Nicolas Bay, secrétaire général du parti. "Les gens savent ce que veut Marine Le Pen", évacue David Rachline, récemment promu directeur de campagne.

D'ailleurs, le vice-président Steeve Briois estime qu'abondance de LR ne peut pas nuire au FN : ils "font campagne" pour Marine Le Pen, juge-t-il en observant l'accent identitaire et sécuritaire des discours de la droite, notamment de Nicolas Sarkozy. Même idée chez Marion Maréchal-Le Pen: "C'est le concours Lépine des mesures sécuritaires. C'est à sera le plus +lepéno+ des +lepénistes+".

Pour beaucoup de frontistes comme pour M. Bay, il y aura surtout "assez rapidement un désintérêt pour cette primaire, et je ne suis pas sûr que les conflits de personnes les servent". Nicolas Dupont-Aignan, le candidat de Debout la France qui s'était inquiété que la primaire à droite soit un rouleau-compresseur médiatique, fait la même analyse. "En fait c'est génial, ça a un effet répulsif !", a-t-il confié récemment.

Un partisan de Marion Maréchal-Le Pen est moins optimiste sur la capacité du FN à se faire entendre: "Même si les gens savent ce que (le FN) pense, et qu'il n'y a pas besoin d'en rajouter, Les Républicains en font des tonnes. Il va y avoir une saturation par la primaire de droite, et le FN sera très difficilement audible", s'inquiète-t-il.

Le parti d'extrême droite risque donc de se transformer en "commentateur de la vie politique et des primaires", sans grande actualité à faire valoir, selon cette source qui ne cache pas sa crainte: "Nicolas Sarkozy, voire d'autres, seront très à droite. En face, le FN sera soit jusqu'au-boutiste en sortant des choses encore plus +hard+, soit les gens ne comprendront pas qu'on n'aille pas plus loin". Et cette source de conclure: "C'est très compliqué de se positionner. C'est la pire situation".

 

 

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