Vers un tandem Duflot-Pompili à la tête du groupe écolo à l'Assemblée
L'art de faire chambre à part tout en continuant à faire bonne figure, pour sauver le patrimoine familial notamment. Cécile Duflot devrait remplacer François de Rugy, le premier à avoir quitté EELV, à la coprésidence du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, selon une information du Monde. La candidate plus ou moins déclarée à la présidentielle de 2017 va incarner la ligne des opposants à Manuel Valls et François Hollande tandis que Barbara Pompili, qui a elle aussi claqué la porte du parti, représentera les élus soutenant le couple exécutif.
Pro et anti-gouvernement, forts de neuf députés chacun, doivent se rencontrer ce mercredi pour entériner la nomination. Un compromis permis par François de Rugy, qui a accepté de céder sa place pour que la direction soit répartie entre les deux camps, désormais membre du nouveau parti "Ecologistes!" fondé avec Jean-Vincent Placé, président du groupe écolo au Sénat lui aussi parti d'EELV, et Jean-Luc Bennahmias, fondateur du Front démocrate.
Après des rumeurs évoquant la nomination de Noël Mamère ou encore du député de l'Hérault Jean-Louis Roumégas, c'est donc finalement le nom de Cécile Duflot qui est sorti du chapeau. Son entourage, cité par Libération, assure pourtant qu'elle voulait rester "hors de la mêlée" mais a dû se lancer à la demande de ses troupes. "Elle n’a pas eu le choix, les militants et les autres députés n’auraient pas compris qu’elle n’y aille pas", disent ainsi ses proches.
"Duflot fait du Sarko à jouer la femme providentielle", raillent en coulisses certains ténors du camp d'en face. "Elle n’a pas été choisie par ses collègues, elle s’est présentée et Jean-Louis Roumégas a retiré sa candidature", explique ainsi le député des Français de l'étranger Sergio Coronado cité par Le Monde. Ce dernier voit ainsi dans cette nomination un "compromis boiteux pour faire vivre un groupe qui n’a plus d’existence politique".
Mais un compromis auquel les pro-gouvernement ne devraient pas s'opposer, par souci d'apaisement. Les moyens que procure un groupe politique à l'Assemblée (moyens financiers, temps de parole, postes...) valent ainsi largement de ranger les couteaux pour former une coalition de façade, résument en substance les membres des deux camps. Reste à savoir si le message politique sera encore audible.
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