Abidjan : jugée pour crimes contre l'humanité, Simone Gbagbo rejette les accusations

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 01 juin 2016 - 18:01
Image
Simone Gbagbo
Crédits
©Issouf Sanogo / AFP
Simone Gbagbo est apparue extrêmement souriante à son procès.
©Issouf Sanogo / AFP
Le procès de Simone Gbagbo s'est ouvert mardi à Abidjan. Accusée de crimes contre l'humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise post électorale de 2010-2011, l'ex-Première dame de Côte d'Ivoire a rejeté toutes les charges retenues contre elle.

C'est extrêmement souriante qu'elle est apparue après trois heures d'attente sous l'applaudissement de ses soutiens. Mardi 31, Simone Gbagbo a fait son effet quand elle s'est présentée au tribunal d'Abidjan les cheveux longs et tressés, vêtue d'une robe rouge et blanche aux motifs fleuris. Après avoir salué les avocats des parties civiles de ceux de la défense, l'ex-Première dame de Côte d'Ivoire a rejeté toutes les charges dont l'accusaient les juges au premier jour de son procès pour crimes de l'humanité.  

Pendant près d'un mois, la cour d'assise d'Abidjan jugera Simone Gbagbo pour crimes contre l'humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011 quand Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara, causant ainsi la mort de plus 3.000 personnes en cinq mois. Dans le détail, Simone Gbagbo est soupçonnée d'avoir pris une part active au sein de la cellule de crise qui organisait la résistance face aux pro-Ouattara et d'où seraientt partis entre autres les ordres ayant conduit à l'assassinat de l’imam de Williamsville, au bombardement des femmes pro-Ouattara à Abobo ou encore au supplice d’opposants brûlés vifs avec l’aide de pneus et d’essence.

Des accusations dénuées de tous fondement, a assuré la défense qui au cours des prochaines semaines va tenter de démonter les arguments d'accusation. D'autant plus que selon les avocats de Simone Gbagbo, cette dernière ne peut pas être poursuivie pour "crime contre l'humanité et crime de guerre" commis en 2010 et 2011 puisque ces chefs d'accusation ne figurent dans le code pénal ivoirien que depuis mars 2015. A la question du président tribunal qui lui demandait si elle reconnaissait les faits, la principale intéressée a répondu: "Non je ne les reconnais pas".  Simone Gbagbo est actuellement incarcérée à Abidjan où elle purge une première peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" prononcée l'an dernier.

La tenue de ce deuxième procès va prendre de court la Cour pénale internationale de La Haye, qui la poursuit déjà pour "crime contre l'humanité". Le tribunal internationale qui juge actuellement Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la Jeunesse, réclame le transfert de l'ex-Première dame depuis des années, ce qu'Abidjan refuse. En effet, début février le président Ouattara a déclaré qu'il n'enverrait plus d'Ivoiriens à la CPI, son pays disposant désormais d'une justice opérationnelle. Rappelons que la CPI a été créée pour intervenir au cas où la justice nationale ne peut ou ne veut jouer son rôle.

Si le camp Ouattara s'est également montré coupable d'exactions pendant la crise post-électorale, aucun de ses membres n'a à ce jour été inquiété, ce qui nourrit les accusations de complot de la part de l'opposition. Le procès de Simone Gbagbo devrait durer un mois et verra la participation de 25 témoins de l'accusation. 

 

À LIRE AUSSI

Image
Laurent Gbagbo Procès 28.01.2016
La Haye : ouverture du procès de Laurent Gbagbo
A La Haye s'ouvre ce jeudi le procès de Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI). L'ex-président ivoirien est jugé pour les violences post-électorales...
28 janvier 2016 - 17:08
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.