Burkina Faso : l'armée converge vers la capitale pour en chasser les putschsites
La crise que traverse le Burkina Faso (Afrique de l'ouest) depuis le coup d'état militaire du 17 septembre n'est pas réglée. Les forces armées, loyales au régime de transition renversé par le putsch, font route, ce lundi 21 septembre, vers Ouagadougou, la capitale du pays. Dans un communiqué, les chefs de corps des Forces armées nationales demandent aux membres du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), à l'origine du coup d'Etat, de "déposer les armes et de rejoindre le camp de Sangoulé Lamizana. Eux et leurs familles y seront sécurisés". Le porte-parole du RSP n’a pas confirmé ni infirmé nos informations.
Trois colonnes de l'armée burkinabè, dont le régime d'élite des commandos parachutistes équipé par les Etats-Unis, convergent donc vers Ouagadougou afin de renverser le régime fantoche mis en place par les putschistes, dirigés par l'ancien bras droit de Blaise Compaoré, le président déchu le 31 octobre dernier par un mouvement populaire, le général Gilbert Diendéré.
Des témoins ont vu les soldats loyalistes quitter dans l'après-midi leurs casernes de Dédougou (ouest), Fada N'Gourma (est), Kaya (nord), Ouahigouya (nord-ouest) et Bobo-Dioulasso (sud-ouest), la deuxième ville du pays, avec des chars, des camions et des pick-ups escortés par une foule en liesse.
Selon un dernier bilan hospitalier samedi, les violences qui ont accompagné le coup d'État ont fait au moins dix morts et 113 blessés. Les rues de la capitale burkinabè sont le théâtre de manifestations quotidiennes qui réclament le départ des putschistes. Les hommes du RSP, au nombre de 1.300 véritable armée dans l'armée, sont appuyés par les gendarmes pour tenter de réprimer, violemment, ces manifestations.
Le projet de sortie de crise avancé par la médiation des Etats d'Afrique de l'ouest, dimanche 20, a suscité l'indignation d'une partie de la population, qui condamne l'amnistie prévue pour les putschistes ainsi que la participation de candidats fidèles à l'ancien président Blaise Compaoré aux prochaines élections.
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