Élections générales en Espagne : Sánchez résiste au déferlement de la droite

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Trina Banderas, France-Soir
Publié le 24 juillet 2023 - 11:15
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JAVIER SORIANO / AFP
Le PS pourrait former une coalition contrôlant 153 sièges au parlement, à la condition de conclure des accords avec une variété de groupes politiques aux objectifs très différents.
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ÉLECTIONS/ESPAGNE - Hier dimanche 23 juillet, les électeurs ont élu les 350 sièges du Congrès espagnol. Le Parti populaire de Centre droit remporte le plus grand nombre de voix, mais ne semble pas en mesure de former un gouvernement. 

Bien que les élections se soient déroulées en plein été, quelque 24 millions d'Espagnols ont voté en personne, tandis qu'un nombre record de 2,4 millions d'entre eux a opté pour le vote par correspondance. 

À l'issue du scrutin, le Parti populaire de Centre droit arrive en tête des suffrages, mais n’est pas en mesure de former un gouvernement. Suite à l'échec de la consultation électorale, le premier ministre espagnol Pedro Sánchez devrait rester au pouvoir jusqu'à ce que de nouvelles élections soient organisées. 

La droite dans l'impasse 

Comme prévu, aucun des principaux partis espagnols n'a obtenu de majorité gouvernementale. Le Parti populaire dispose de 136 sièges, les socialistes de 122, le parti d'extrême droite Vox de 33 et le parti de gauche Sumar de 31. 

Avant le vote, le dirigeant conservateur Alberto Núñez Feijóo a indiqué qu'il serait prêt à former un gouvernement de coalition avec Vox, mais les deux partis n'ont pas obtenu les 176 sièges nécessaires pour contrôler le parlement espagnol. 

Il n'existe aucun scénario dans lequel les députés espagnols soutiendraient un gouvernement minoritaire composé du Parti populaire et de Vox. En outre, Feijóo ne semble pas bénéficier d'un soutien suffisant de la part des petits partis régionaux du pays pour obtenir l'appui dont il aurait besoin pour former un gouvernement minoritaire à lui tout seul. 

La stratégie des alliances 

Avec la coalition de gauche Sumar de Yolanda Díaz, le Parti socialiste du Premier ministre pourrait former une coalition contrôlant 153 sièges au parlement, mais pour gouverner, il devra conclure des accords avec une variété de groupes politiques aux objectifs très différents. 

En 2019, Pedro Sánchez est devenu Premier ministre en suivant cette même feuille de route, après avoir réalisé des alliances avec des partis régionaux. Cela signifie que les socialistes devront chercher le soutien des nationalistes basques et catalans, notamment ceux qui appartiennent au parti Junts de l'ancien président catalan Carles Puigdemont qui s’est exilé en Belgique suite au référendum d’autodétermination indépendantiste de 2017. 

La candidate de Junts, Míriam Nogueras, a déclaré à la presse que son parti avait "compris le résultat" et qu'il allait "profiter de l'occasion." "C'est une possibilité de changement, de retrouver l'unité", a-t-elle déclaré. "Mais nous ne ferons pas de Pedro Sánchez un 'président sans contrepartie'".  

Néanmoins, il est peu probable que Sánchez accepte un nouveau référendum ou qu'il concède la victoire à Alberto Núñez Feijóo. Il est même fort probable que l'actuel Premier ministre espagnol préfère organiser de nouvelles élections à l'automne. 

Au siège du Parti socialiste à Madrid dimanche soir, des partisans euphoriques ont acclamé Pedro Sánchez tout en criant "¡No pasarán !", le slogan antifasciste utilisé par le gouvernement espagnol dans sa lutte contre les forces franquistes pendant la guerre civile.

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