Le Canada revoit sa stratégie contre Daech et cesse ses frappes aériennes
Le Canada, membres de la coalition internationale contre Daech menée par les Etats-Unis et qui regroupe des pays occidentaux et du Moyen-Orient, a décidé de cesser les frappes aériennes qu'il mène contre l'organisation Etat islamique (EI). Il s'agissait d'une promesse de campagne du nouveau Premier ministre canadien Justin Trudeau qui l'a lui-même annoncé lundi 8 février.
Le chef du gouvernement a déclaré que si les frappes aériennes permettaient d'obtenir "à court terme des avantages militaires sur le terrain", elles ne garantissaient pas "une stabilité sur le long terme pour les populations locales". Les six chasseurs F18 canadiens engagés aux côtés de la coalition internationale depuis octobre 2014, et à l'origine de 1.356 opérations contre les positions de l'EI depuis leur déploiement, devraient se retirer dès le 22 février.
Toutefois, le Canada ne se retire pas pour autant de la lutte contre les djihadistes. En effet, selon Justin Trudeau, "les populations terrorisées quotidiennement par l'EI n'ont pas besoin de notre vengeance, elles ont besoin de notre aide". Par conséquent, le Canada va tripler son contingent de soldats présents sur place, en Syrie et en Irak, pour apporter un soutien logistique et une formation aux combattants kurdes des deux pays qui luttent en première ligne contre les djihadistes. Depuis septembre 2014, 70 membres des forces spéciales canadiennes se trouvent dans le nord de l'Irak et 600 militaires canadiens sont déployés pour appuyer les moyens aériens.
Le camp conservateur a d'ores et déjà manifesté son opposition à ce changement de stratégie. La chef de file du Parti conservateur du Canada, Rona Ambrose, a déclaré lundi que le retrait des avions F18 était "un pas en arrière pour le Canada quant au rôle traditionnel du pays en tant que défenseur des droits de la personne et de la sécurité internationale".
Selon un sondage de l'institut Nanos publié dimanche 7 dans le quotidien canadien The Globe and Mail, seulement 29% des Canadiens étaient favorables à la poursuite des frappes dans la région.
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