Syrie : Hollande met en garde contre "les risques d'embrasement général"
Le président français François Hollande a mis en garde ce mardi 30 contre "les risques d'embrasement général" en Syrie avec les "interventions multiples, contradictoires" de la Turquie et de la Russie, lors d'un discours devant la Conférence des ambassadeurs à l'Elysée. "Ces interventions multiples, contradictoires portent des risques d’embrasement général", a déclaré le chef de l'Etat français, évoquant notamment l'intervention militaire d'Ankara contre les Kurdes. "L’urgence absolue, c’est l’arrêt des combats", a-t-il ajouté.
"La France appelle ici, immédiatement, à la trêve immédiate", a insisté François Hollande, rappelant que "la Syrie vit depuis cinq ans une tragédie épouvantable" notamment à Alep où une "catastrophe humanitaire à grande échelle est en cours". "Depuis près d’un an, la Russie apporte son concours au régime de Bachar al-Assad qui utilise ce soutien pour bombarder des rebelles mais aussi des populations civiles, ce qui fait le jeu des extrémistes de tous bords", a-t-il fait valoir. Et "aujourd’hui, c’est la Turquie qui fait le choix de déployer son armée sur le territoire syrien pour se défendre contre Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique), ce qui peut parfaitement se comprendre après les attaques que ce pays a subies et pour contrôler sa frontière ce qui là aussi peut être admis", a-t-il relevé. La Turquie cependant mène "des actions contre les Kurdes qui eux-mêmes affrontent l’Etat islamique avec le soutien de la coalition", a déploré le président français.
Evoquant un rapport de l’ONU pointant l'utilisation par le régime de Damas d'armes chimiques au-delà de 2013, François Hollande a estimé que "ces crimes ne peuvent pas rester impunis". Paris "travaille à l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité", a-t-il rappelé, "pour condamner ces actes abominables et prévoir des sanctions contre leurs auteurs". "Personne, aucun membre permanent du Conseil de sécurité, n’a intérêt à ce que l’emploi d’armes chimiques se banalise", a-t-il ajouté dans une allusion aux vetos constants de la Chine et de la Russie à toute condamnation du régime de Damas. "J’appelle donc chacun à prendre ses responsabilités", a-t-il lancé.
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