Ecole : la Cour des comptes pointe du doigt les mauvais résultats dans les remplacements de professeurs
Le référé de la Cour des comptes a été adressé le 23 décembre 2016 à la ministre de l'Education mais n'a été rendu public que le 8 mars. Et son analyse de la situation du remplacement des professeurs absents est sans appel: le dispositif de remplacement existant est très insuffisant pour faire face aux besoins.
En effet, si les absences longues (plus de 15 jours) sont convenablement palliées (80% dans le premier degré, et un très bon 97% dans le secondaire), dès que les absences d'enseignants se raccourcissent, la probabilité qu'a l'élève de faire face à un professeur chute considérablement.
L'enquête de la Cour montre en effet que selon les établissements, le taux de remplacement peut aller dans le meilleur des cas de 20%, à –dans le pire des cas– seulement 5%. Et le tout, sans que les établissements ne communiquent vraiment sur les absences courtes de leurs enseignants. "Les familles, très sensibles aux absences courtes et notamment aux absences perlées, même de quelques heures, s'estiment mal informées. Un déficit de communication régulièrement pointé" explique le document de la Cour des comptes.
Causes possibles d'un tel résultat: le remplacement de courte durée repose principalement sur le volontariat. Or, si l'établissement est de petite taille sans enseignant disponible, ou si la matière enseignée est relativement rare, il n'est pas toujours aisé de trouver un professeur disponible. De plus, ces derniers subissent une règlementation sur les heures supplémentaires particulièrement stricte. Enfin, les enseignants stagiaires (au début de leur carrière) ou en services partagés ne sont, en principe, pas sollicités pour ce genre de remplacement.
La Cour des comptes a comptabilisé par moins de 13,6 millions de journées d'absence dans le corps enseignant sur l'année 2015. Selon une enquête du ministère, les absences de courtes durées sont dues à 80% à des motifs institutionnels comme la participation à des jurys ou à l'organisation des examens et concours, des sorties ou des voyages scolaires, ou de la formation continue pour les professeurs.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.