Open data : une plateforme pour vérifier si vous respirez des pesticides

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 21 janvier 2020 - 12:31
Image
Une base de données ouverte des pesticides des territoires
Crédits
Atmo-france.org
Les pesticides dans l’air, de fortes disparités dans le temps et sur le territoire
Atmo-france.org

L’air de la ville est plus pollué que celui de la campagne? Faux quand il s’agit des pesticides. Et différents facteurs sont associés pour polluer l'air des campagnes: la saisonnalité, les années (certaines années sont plus chargées que d’autres en pesticides). Pour connaître le niveau de pesticides autour de son domicile, il est désormais possible de consulter ces données en open data.

La France est un des pays les plus consommateurs de pesticides. Alors que la présence de pesticides dans l’eau et l’alimentation est surveillée et réglementées, il n’existe pas de réglementation pour les pesticides dans l’air. Pourtant lors de leur utilisation, les substances actives peuvent être transférées dans l’atmosphère par différents phénomènes: le vent, l’érosion éolienne et la volatilisation.

 

À lire aussi: Pesticides: pourquoi les ventes ont explosé en France


Une base de données ouverte des pesticides des territoires

Atmo, la fédération des associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA), a décidé d'ouvrir au public la base de données contenant l'ensemble des données des pesticides dans l'air PhytAtmo, dans une volonté de faciliter cette information à une échelle nationale.
Même si la pollution de l’air est connue depuis les années 30, les concentrations de pesticides dans l'air ambiant sont encore peu connues. Or une information complète sur la présence de ces substances est cruciale, notamment à cause de leur impact sur la santé.

Quel type de pesticides sont présents aujourd’hui dans l’air?

Entre 40 et 90 substances actives (herbicides, fongicides, insecticides) sont quantifiées annuellement à l'échelle nationale. Entre 2015 et 2017, dix substances ont été mesurées de manière récurrente sur les sites permanents de surveillance: cinq herbicides (Pendiméthaline, Triallate, s-Métolachlore, Prosulfocarbe et Diméthénamide(-p)), deux insecticides (Lindane et Chlorpyriphos-éthyl) et trois fongicides (Chlorothalonil, Folpel et Cymoxanil). Certaines informations présentées par la base de données sont surprenantes. Par exemple le fait que le Lindane, qui est interdit depuis plus de vingt ans (1998), soit toujours présent dans l’air. Cela s’explique par sa forte utilisation avant son interdiction et son caractère persistant dans les sols.

Savoir à quels moments de l'année les pesticides sont plus présents

Les concentrations de pesticides sont très variables. Elles peuvent changer selon les conditions météorologiques locales, la nature des sols, ou selon des caractéristiques physiques et chimiques des équipements utilisés lors du traitement des cultures. Et logiquement, ces concentrations vont fluctuer selon les saisons. En fonction des traitements réalisés à chaque période de l'année près de chez nous, on sera plus ou moins concernés .
Si vous habitez près des zones viticoles, la période de fin printemps et début d’ été présentera des concentrations plus élevées de fongicides, alors que si vous habitez près d’un terrain de golf ou d’une forêt exploitable, la concentration de pesticides sera plus importante en période automnale.

 

Collecte plus hétérogène

Malheureusement, la Normandie, Bourgogne Franche-Comté et en Occitanie, sont des régions moins couvertes par la base de données. Les régions Hauts-de-France, Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes présentent des mesures relativement réparties sur l’ensemble de leur territoire. Pour une collecte plus hétérogène des pesticides dans l’air, la fédération et les associations demandent  «la mise en œuvre d’un suivi territorial et national pérenne basé sur la mesure et sécurisé dans son financement».

 

À lire aussi: Pesticides: la FNSEA menace de bloquer des stations d’épuration

 

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.