Attentat des Champs-Elysées : comment Adam Djaziri, fiché S, pouvait-il détenir légalement des armes ?
Plusieurs armes ont été découvertes dans la voiture d'Adam Djaziri, le terroriste qui a tenté de s'en prendre à des gendarmes lundi 19 sur les Champs-Elysées, et a été tué dans l'opération. Des armes qu'il détenait en toute légalité ont également été trouvées chez lui.
Bien que fichés S 15, soit le deuxième niveau le plus élevé de surveillance, l'homme avait une autorisation de détention d'armes. Selon BFMTV, l'individu possédait notamment un Glock 9mm, un Sig Sauer 9mm (deux pistolet semi-automatiques équipant différentes forces de sécurité à travers le monde) et une carabine de calibre 7.62.
Il est en effet possible de détenir de telles armes à condition d'être majeur, de ne pas avoir de condamnations graves à son actif (meurtre, assassinat, tortures ou actes de barbarie, violences volontaires, viol ou agressions sexuelles, trafic de stupéfiants...), sous certaines conditions de bonne santé psychiatrique, et en étant inscrit dans un club de tir sportif et en s'y rendant effectivement trois fois par an. Des conditions que remplissaient donc Adam Djaziri lorsque cette autorisation lui a été accordée.
Mais la loi impose aussi de "ne pas se signaler par un comportement laissant objectivement craindre une utilisation de l'arme dangereuse pour soi-même ou pour autrui". Une règle qui semble en opposition avec l'inscriptions sur une fiche S. D'où des interrogations sur le croisement des fichiers.
Le Premier ministre Edouard Philippe a reconnu mardi sur RMC/BFMTV que "personne ne pouvait se satisfaire" de cette situation. "Ce que je sais à ce stade, c'est que la première autorisation de détention d'armes a été donnée avant le signalement de cet individu (...) Et au moment où l'autorisation a été donnée il n'y avait aucun antécédent judiciaire qui aurait justifié une décision de ne pas autoriser la détention d'armes", a indiqué Edouard Philippe.
Adam Djaziri était licencié "depuis six ans" à la Fédération française de tir, a indiqué à l'AFP son président Philippe Crochard. "Deux gendarmes étaient venus en octobre 2016 (à son club de tir, NDLR) et avaient posé des questions sur cet individu. Ce n'est pas une procédure habituelle donc je présume qu'ils avaient de bonnes raisons", a-t-il ajouté.
Adam Djaziri était autorisé à détenir des armes de catégories B qui inclut notamment les pistolets et carabines semi-automatique. Il ne s'agit pas d'un permis de "port d'armes" au sens strict puisque leur transport est très encadré. De plus, les armes "de guerre", c'est à dire capable de tirer en rafale, comme les fameuses kalachnikov, appartiennent à la catégorie A et sont totalement interdites.
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