Attentats de Paris : un an après, la France commémore les attaques qui ont fait 130 morts

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 novembre 2016 - 11:41
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Un policier et des fleurs  devant le bar Le Carillon, visé par les attentats du 13 novembre 2015.
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©Christian Hartmann/Reuters
Les attentats ont fait 130 morts et des centaines de blessés.
©Christian Hartmann/Reuters
Il y a un an jour pour jour, le 13 novembre 2015, des commandos islamistes attaquaient le stade de France, des terrasses parisiennes et la salle de spectacle du Bataclan, tuant 130 personnes. Ce n'était hélas pas le dernier attentat que la France allait connaître.

Un an, jour pour jour, après les attaques du 13 novembre, François Hollande a ouvert dimanche 13 les commémorations des attentats les plus meurtriers qu'ait connus le pays en dévoilant une première plaque au Stade de France, à Saint-Denis.

Avant de faire le même geste sur les sites parisiens des attentats qui ont fait 130 morts, le chef de l'Etat, accompagné du Premier ministre Manuel Valls, de ministres et d'élus, a dévoilé à 9H00 la première plaque. Devant la porte D du stade, là où était tombée la première victime des tueurs du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

"A la mémoire de Manuel Dias et en respect aux nombreux blessés et victimes du terrorisme sur ce lieu le soir du 13 novembre 2015. Manuel Dias 28.4.1952-13.11.2015", est-il inscrit.

Après une minute de silence et le dépôt d'une gerbe, le fils de la victime a lu un texte très personnel sur son père, en forme d'hymne à la tolérance. "Nous devons nous efforcer de combattre la stigmatisation et la division; l'intégration est la solution", a-t-il dit notamment.

M. Hollande, qui a rencontré samedi des victimes, des associations et des magistrats du parquet antiterroriste, ne prononcera pas de discours dimanche. L'heure est à la "sobriété", comme le voulaient les associations de victimes. A six mois de l'élection présidentielle, le gouvernement ne veut pas être accusé de "récupération".

Au lendemain de la réouverture du Bataclan, avec un concert de Sting pour "se souvenir" et "célébrer la vie", c'est le temps du recueillement.

Cent trente morts, des centaines de blessés, une capitale meurtrie et un pays aujourd'hui d'autant plus éprouvé que d'autres attentats ont suivi, comme à Nice le 14 juillet (86 morts): "Nous ne sommes plus comme avant", a souligné François Hollande vendredi soir, avant la minute de silence qui a précédé le match France-Suède au Stade de France.

Signe de ce changement d'ère: l'état d'urgence décrété au soir du 13 novembre. Le Premier ministre Manuel Valls a déclaré dimanche à la BBC que ce régime d'exception allait sans "doute être prolongé de quelques mois" en janvier, dans la perspective notamment de la présidentielle.

Une large majorité des Français (75%) trouve important de commémorer les attentats, et 56% restent "en colère", selon un sondage Odoxa publié par le Parisien dimanche.

"Pour nous, c'est très important que chacun puisse venir rendre hommage aux morts (...) qu'on soit tous ensemble", a souligné Caroline Langlade, présidente de l'association Life for Paris.

Après Saint-Denis, le président de la République et la maire de Paris Anne Hidalgo se sont rendus à Paris pour dévoiler des plaques devant les cafés et restaurants Le Carillon, Le Petit Cambodge, La Bonne Bière, Le Comptoir Voltaire et La Belle équipe. Trente-neuf personnes ont été assassinées sur ces terrasses des Xe et XIe arrondissements.

Le parcours se conclura devant la salle de spectacles du Bataclan: un commando y avait fait irruption en plein concert du groupe de rock américain Eagles of Death Metal, assassinant 90 personnes.

Pourquoi ces plaques? "C'est fondamental, surtout pour les générations futures, qu'un récit se construise et s'installe de ce qui a été vécu", a expliqué samedi sur Europe 1 Juliette Méadel, secrétaire d'Etat à l'Aide aux victimes.

Samedi soir, une minute de silence avait été observée en prélude au concert de Sting, qui aura été un moment de communion, entre sourires et larmes.

Mais, signe que certaines plaies restent à vif, la direction du Bataclan a refoulé à l'entrée deux membres des Eagles of Death Metal, dont le chanteur Jesse Hughes, en raison de ses déclarations polémiques. Il avait exprimé des soupçons à l'encontre des vigiles de la salle. Le manager du groupe a, lui, démenti qu'ils aient été refoulés.

Dimanche à 12H30, un rassemblement public est aussi prévu devant la mairie du XIe arrondissement, où seront lâchés des ballons pour "représenter symboliquement, dans leur ensemble et leur diversité", toutes les victimes.

L'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, présidera à 18H30 en la cathédrale Notre-Dame une messe d'hommage.

Dans la soirée, des lanternes, "symboles d'espoir et de vie", doivent être déposées sur le canal Saint-Martin, tout près de plusieurs des terrasses attaquées. L'association 13 novembre: Fraternité et Vérité appelle aussi les Français à participer en mettant une bougie à leurs fenêtres.

 

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