Bastia : la manifestation s'achève sans incident

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 février 2016 - 19:44
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Manifestation en soutien à un supporter du SC Bastia.
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©Pascal Pochard-Casabianca/AFP
Les manifestants ont également soutenu Rémi Di Caro, condamné à 5 mois de prison ferme suite à des heurts lors d'une précédente manifestation.
©Pascal Pochard-Casabianca/AFP
Malgré un contexte tendu marqué notamment par la découverte d'explosifs devant la préfecture de Haute-Corse, la manifestation en soutien à Maxime Beux, supporter de Bastia grièvement blessé lors d'affrontements avec les forces de l'ordre, s'est achevé sans heurt ce samedi.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans le calme samedi à Bastia derrière une banderole "Ghjustizia per Maxime" ("Justice pour Maxime"), une semaine après des incidents avec la police à Reims au cours desquels un supporter du SC Bastia, Maxime Beux, a été grièvement blessé.

Vers 17h30, les manifestants s'étaient dispersés sans qu'aucun incident n'ait eu lieu, malgré les craintes que suscitait le rassemblement, organisé à l'issue d'une semaine au cours de laquelle des heurts violents avaient opposé à plusieurs reprises manifestants et forces de l'ordre.

Le cortège, comprenant de nombreux fans du SC Bastia, dont le principal club de supporters, Bastia 1905, avait appelé à défiler, et beaucoup d'étudiants, est parti du Palais de justice de la villle et a emprunté le boulevard Paoli, la principale artère de Bastia, avant de s'arrêter devant la mairie de la ville, a constaté un journaliste de l'AFP.

Vers 16h20, un appel à la dispersion a été lancé, et un peu plus d'une heure plus tard, le calme était revenu dans une ville qui était sous tension dans l'attente de la manifestation, qui a rassemblé plus de 10.000 personnes selon les organisateurs, 1.500 selon la police.

Dans un contexte marqué en outre par les crispations entre Paris et les dirigeants nationalistes corses parvenus au pouvoir à la faveur d'une victoire historique lors des élections territoriales de décembre, beaucoup craignaient que la manifestation ne dégénère. Peu avant le départ du cortège, la préfecture de Haute-Corse a annoncé que des policiers avaient découvert près de la préfecture des engins explosifs "dangereux pour les personnes".

Ces engins -des boules de pétanque évidées et remplies d'explosif, a précisé une source proche du dossier à l'AFP- ont été découverts "dans le cadre des vérifications préparatoires à la manifestation de cet après-midi à Bastia (...) dissimulés aux abords de la préfecture", selon un communiqué de la préfecture.

Scandant "Tous avec Maxime", "Ghjustizia per Maxime" ou "Liberta per Di Caro", les manifestants portaient en nombre des drapeaux corses ou aux couleurs du Sporting Club de Bastia.

"On n'oublie pas Rémi (Di Caro) qui a soutenu Maxime et qui paie pour cela", a déclaré un des porte-parole de Bastia 1905, Jean-Etienne Venturi. Rémi Di Caro, 20 ans, a été condamné jeudi à 10 mois de prison, dont 5 ferme, après avoir été interpellé après une manifestation qui a dégénéré mardi soir à Corte, où se trouve l'Université de Corse.

Des affrontements parfois violents, même s'ils n'ont pas fait de blessé, ont opposé à plusieurs reprises à Bastia et Corte manifestants et forces de l'ordre depuis les incidents qui ont eu lieu à Reims le 13 février.

Des slogans plus politiques comme "FLN!" ou "Etat français assassin!" ont également été scandés par les manifestants, dont certains ont pris à partie des journalistes. "Nous devons dénoncer les élus qui sont restés chez eux (...). Nos élus tremblent pour leurs sièges, on leur a donné le pouvoir mais aussi des devoirs qu'ils n'ont pas assumés aujourd'hui", a également lancé dans un mégaphone un des organisateurs de la manifestation.

Des dirigeants et cinq joueurs du SC Bastia ont aussi pris part au rassemblement devant le Palais de justice mais n'ont pas défilé ensuite, a constaté un journaliste de l'AFP. Les appels à l'apaisement s'étaient multipliés avant la manifestation. Samedi matin, Maxime Beux lui-même, tout juste rentré en Corse, avait appelé par la voix de son avocate Cynthia Costa-Sigrist "à la sérénité, la dignité et au calme".

Le jeune homme assure avoir été blessé par un tir de Flash-Ball des forces de l'ordre dans les incidents qui ont opposé des supporters bastiais et des policiers à Reims le 13 février après le match Reims-Bastia. Il a même évoqué, selon son avocate, "un guet-apens tendu par les policiers". Le parquet de Reims assure de son côté qu'il se serait blessé en tombant sur un poteau alors qu'il était poursuivi par des policiers.

Une information judiciaire pour "violences volontaires" a été ouverte pour clarifier les circonstances des incidents, et l'Inspection générale de la police nationale a été saisie.

 

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