"Charlie Hebdo" : le précédent du tireur de "Libération"

L'attaque meurtrière lancée par des hommes lourdement armés contre la rédaction de Charlie Hebdo ce mercredi réveille le souvenir de l'épopée d'Abdelhakim Dekhar en novembre 2013. Il avait été surnommé "le tireur de Libération" après avoir fait feu dans les locaux du célèbre quotidien.

Le 15 novembre 2013, un homme armé d'un fusil à pompe, le visage dissimulé par une casquette et des lunettes de soleil, fait irruption dans les locaux de BFMTV. Il avait guetté l'arrivée du rédacteur en chef. Il le menace ainsi qu'une autre personne présente, semble vouloir tirer mais le coup ne part pas. "La prochaine fois, je ne vous raterai pas", lance-t-il avant de s'enfuir.

Trois jours plus tard, il pénètre dans les bâtiments de Libération. Deux coups de feu sont tirés et un assistant photographe de 23 ans est grièvement blessé. Une nouvelle fois, le tireur prend la fuite. Peu de temps après, on le retrouve dans le quartier d'affaire de la Défense où il fait feu depuis l'extérieur sur le siège de la Société Général sans faire de blessé. Il s'échappe en prenant en otage un automobiliste qui le dépose sur les Champs-Elysées. 

Une chasse à l'homme s'organise, plusieurs photos de caméras de surveillance sont diffusées. Le 20 novembre, un homme est arrêté grâce aux renseignements de la personne qui l'hébergeait. Il est interpellé dans un état de semi-conscience en raison d'une tentative de suicide par l'absorption de médicaments. L'ADN confirmera qu'il s'agit bien du tireur. Suite à son arrestation, Abdelhakim Dekhar aura des explications confuses, prétendant agir en raison du traitement réservé aux personnes d'origine maghrébine. Contrairement à l'attaque de Charlie Hebdo qui a fait au moins 12 morts, ses actes n'ont fait aucune victime.

Abdelhakim Dekhar était connu des services de police pour son implication dans l'affaire Rey-Maupin, un braquage qui avait dégénéré en 1994 à Paris, faisant cinq morts dont trois policiers et l'un des malfaiteurs.