Cirques : Paris ne veut plus d’animaux captifs, à quand l’interdiction ?


Les animaux non domestiques ne sont ni des animaux sauvages ni des animaux domestiques. L'arrêté du 18 mars 2011[1] les qualifie d'animaux vivants d'espèces non domestiques. Concrètement, ce sont des bêtes sauvages entre les mains de l'homme. Leurs douleur, souffrance et angoisse ne sont plus à démontrer[2]. C'est sans doute la raison pour laquelle la question de la remise en cause de leur présence dans les cirques se pose. Même Paris souhaiterait changer ses habitudes en raison notamment[3] du fait divers du 24 novembre où une tigresse de 18 mois, Mevy, a dû être abattue après s'être échappée du cirque où elle est née.
Le 13 décembre 2017, l'ensemble des élus de la ville de Paris a voté l'interdiction d'accueillir des cirques avec des animaux non domestiques. Mais il ne s'agit que d'un vœu[4]. Par le biais des vœux, le conseil municipal a la possibilité d'intervenir sur toute question d'intérêt local qui n'est pas de sa compétence. Les vœux permettent ainsi au conseil municipal de demander à une autre autorité, en l'occurrence l'Etat, d'intervenir.
En effet, dans la mesure où les cirques sont des établissements de présentation au public d'animaux d'espèces non domestiques, leur ouverture est conditionnée par l'obtention d'une autorisation. Celle-ci est délivrée par le préfet du département du domicile du responsable de l'établissement.
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Si le conseil de la ville de Paris l'interdisait, ce serait dans le prolongement logique d'un mouvement tant international[5] que national[6]. Mais surtout, comme l'affirme André-Joseph Bouglione ce serait un symbole fort. Ce circassien est le premier issu d'une grande lignée à remettre en cause la présence des animaux dans les cirques. Pour arriver à la conclusion qu’ils n'y ont plus leur place, André-Joseph Bouglione et son épouse Sandrine ont pris conscience qu’ils faisaient partie de leur famille et qu'ils se devaient d'un point de vue éthique de ne plus les exploiter, d'autant que la protection des animaux est un sujet de société important.
Certes, la question du devenir de ses animaux s'est posée. Ainsi, André-Joseph Bouglione a dû mettre ses fauves dans un sanctuaire[7]. Pour les éléphants, un sanctuaire européen, Elephant Haven[8], près de Limoges mérite d'être pris en exemple.
La fin des cirques avec animaux non domestiques est pour bientôt. Pour preuve, les cirques sans bêtes ont de plus en plus de succès. Les professionnels[9] et les amateurs[10] font de très beaux spectacles sans y avoir recours...
[1]Arrêté du 18 mars 2011 fixant les conditions de détention et d'utilisation des animaux vivants d'espèces non domestiques dans les établissements de spectacles itinérants https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023816607
[2]Franck Schrafstetter, Pourquoi des animaux sauvages n'ont plus rien à faire dans les cirques. Revue Semestrielle de Droit Animalier 2/2016 p. 169 et s. http://www.unilim.fr/omij/files/2017/06/RSDA_2_2016.pdf
[3]Paris sans capture animale, une campagne de l'association Paris Animaux Zoopolis auprès de la Mairie de Paris. Revue Semestrielle de Droit Animalier, p. 179 et s. http://www.unilim.fr/omij/files/2017/06/RSDA_2_2016.pdf
[4]Article L.2121-29 du code général des collectivités territoriales
[6]"Au 14 décembre 2017, 67 communes françaises, dont 18 de plus de 20 000 habitants, disent non aux cirques avec animaux" cf. http://www.cirques-de-france.fr/les-communes-qui-agissent-en-faveur-des-animaux
[7]Par mesure de sécurité, le nom et le lieu de ce sanctuaire ne sont pas donnés.
[9]André-Joseph Bouglione prépare actuellement un nouveau spectacle. Il proposera un éco-cirque 100% humain à partir d'octobre 2018
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