Handball : les frères Karabatic et 6 autres joueurs en procès pour des soupçons de paris truqués en 2012

Seize handballeurs, compagnes ou proches, dont Nikola Karabatic, sont jugés devant le tribunal correctionnel de Montpellier à partir de ce lundi, soupçonnés d'avoir participé à des paris truqués sur un match qui aurait été "arrangé" en 2012.

Le plus célèbre handballeur français, Nikola Karabatic, 31 ans, triple champion du monde, et 7 autres joueurs (dont son frère Luka), leurs compagnes et des proches, sont jugés à partir de ce lundi 15 juin devant le tribunal correctionnel de Montpellier (Hérault) pour une affaire de paris suspects autour d'un match présumé truqué en 2012.

Ils encourent des peines maximum de cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. Le procès doit durer deux semaines.

Au total 16 personnes sont jugées. Outre Nikola Karabatic, sept handballeurs qui jouaient à l'époque dans l'équipe de Montpellier Agglomération Handball (MAHB) sont sur le banc des prévenus: son frère Luka (qui joue aujourd'hui à Aix-en-Provence), son coéquipier en équipe de France Samuel Honrubia (PSG), Mladen Bojinovic (PSG), Primoz Prost (Gottingen), Mickaël Robin (Cesson-Rennes), Issam Tej (MAHB) et Dragan Gajic (MAHB). Les deux compagnes des frères Karabatic, Géraldine Pillet et Jeny Priez, ainsi que des proches des joueurs sont également jugés.

L’affaire avait éclaté en mai 2012. La Française des Jeux avait remarqué des paris suspects sur un match entre les équipes de Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine) et de Montpellier, le 12 mai 2012. D'importantes sommes (plus de 100.000 euros, alors que la moyenne habituelle est de 3.000 euros pour un match de hand à la Française des Jeux) avaient été misées sur l'hypothèse que Cesson, équipe inférieure, mènerait à la mi-temps contre Montpellier, déjà assuré d'être champion de France. Non seulement le pari s'est révélé exact (Cesson menait 15-12 à la mi-temps), mais Cesson avait également remporté le match (31-28) et avait ainsi sauvé sa place en Division-1.

Ces faits bizarres ont déclenché une enquête, pour laquelle des experts sportifs ont été nommés pour visionner le match et donner leur avis. Certains ont expliqué que des "ingrédients" pouvait expliquer "un match raté" de la part des Montpelliérains, mais d'autres ont souligné une "convergence d'indicateurs anormaux, trop curieuse pour être innocente et conjoncturelle".                             

Face aux accusations, Nikola Karabatic, Dragan Gagic et Issam Tej nient avoir parié sur le match. Les autres, dont Luka Karabatic, le reconnaissent mais récusent toute tricherie. "Nous assumons avoir voulu nous faire un peu de fric en pariant (...) sur certains critères sportifs", affirme l'avocat du clan Karabatic, Me Jean-Robert Phung, qui réfute tout trucage du match de la part des joueurs.

En février 2013, la Ligue nationale de handball avait infligé six matchs de suspension aux joueurs impliqués. Mais en appel, la Fédération française de handball (FFHB) a annulé la sanction de Karabatic, Tej et Gajic. Le club de Montpellier il compte réclamer un million d'euros de dommages et intérêts et a aussi prévenu que Gagic et Tej seraient licenciés en cas de condamnation.