Lutte antidrogue : fronde des policiers de l'Ocrtis contre les juges
Plusieurs dizaines policiers des "stups" ont déposé les armes lundi 16 en signe de protestation contre les investigations et poursuites concernant leurs collègues et pratiques. Un mouvement qui fait notamment écho à l'affaire des "indics", méthode controversée à l'origine de tensions entre les juges et les policiers de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis).
Ces 70 fonctionnaires dénoncent dans un communiqué dévoilé par Libération un "climat délétère" avec les juges parisiens. "Depuis plusieurs mois, cette section du T.G.I de Paris décortique tous les dossiers initiés par l’Ocrtis et remet en cause les constructions procédurales, pourtant avalisées par des magistrats d’autres tribunaux".
Outre la mise en examen fin août de François Thierry, ex-patron de la lutte antidrogue en France, deux autres policiers ont également été mis en examen la semaine dernière. Au centre de ces procédures menées par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, "une pratique policière éprouvée depuis des années par les enquêteurs" , selon les policiers.
Cette pratique, c'est celle de la "livraison surveillée", méthode sulfureuse et controversée qui consiste à laisser passer des livraisons de drogue afin de remonter les réseaux, mais aussi à utiliser des indics, personnages sulfureux, impliqués dans le trafic et nécessaires à la lutte antidrogue. Mais les magistrats s'inquiètent de recours à la "livraison surveillée" un peu trop systématiques et d'une trop grande complaisance envers certains "indics". Dans plusieurs cas, ils ont également accusé les policiers de faire cavalier seul, sans prévenir les magistrats du passage d'une importante quantité de drogue.
Les hommes de l'Ocrtis se disent mis en cause aujourd'hui pour avoir exercé une pratique largement tolérée jusqu'aux premiers scandales en la matière.
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