Marseille : avec du papier de verre, l'esthéticienne soignait les vergetures
Celle qui se faisait appeler "Madame Charlotte" s'appelle en fait Micheline V. Cette septuagénaire sera jugée en octobre prochain pour blessures involontaires, exercice illégal de la profession de médecin et kinésithérapeute ou encore travail dissimulait.
Cette femme, titulaire d'un CAP d'esthéticienne pratiquait son métier dans un appartement ménagé à côté du Prado, à Marseille. Seulement elle se faisait aussi passer pour une cryothérapeute ou même une médecin.
Et si certaines de ses clientes ont été satisfaites de son travail, d'autres l'on été beaucoup moins. La Provence citait par exemple jeudi 13 l'exemple d'une trentenaire désirant effacer les vergetures de son ventre, apparues suite à sa grossesse.
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Cette femme avait découvert sur Internet que La Rose d'Or Institut avait recourt à une technique innovante de "correction des cicatrices". En janvier 2014 donc, la jeune maman décide de prendre rendez-vous.
"Après avoir annoncé à sa patiente qu'elle devait d'abord procéder à la sudation de la partie du corps à traiter avant l'exposition aux LED, Micheline V. (…) a sorti de son placard du papier de verre", a relaté le quotidien.
Avec ce papier de verre, couramment utilisé pour polir la carrosserie des voitures, l'esthéticienne a frotté les cicatrices "presque jusqu'au sang". "Comme je souffrais trop, j'ai essayé de la repousser mais elle m'a dit que je l'empêchais de travailler... Avant de partir, elle m'a posé des morceaux de papiers toilettes sur les plaies", s'est rappelé la plaignante.
L'Ardéchoise de 70 ans, reconnaitra avec difficulté en avoir "trop fait".
Les investigations autour de cette affaire ont en outre permis d'établir que "Madame Charlotte" exerçait cette activité sans être déclarée depuis avril 2014 et se faire payer en liquide très régulièrement.
Au cours de l'enquête, d'autres victimes présumées ont-elles aussi témoigné de blessures causées par les "soins" de l'esthéticienne qui a même assuré à une cliente avoir fait cinq ans de médecine.
"Madame Charlotte", qui sera donc jugée en octobre prochain, avait déjà été condamnée en 2002 à dix mois de prison avec sursis pour pratique illégale de la profession de médecin et escroquerie, elle assurait alors qu'elle pouvait soigner les vergetures avec des huiles essentielles.
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