Meurtre au Bristol : Ian Griffin condamné en appel à 14 ans de prison

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 avril 2016 - 09:51
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Ian Griffin jure ne se souvenir de rien et a évoqué plusieurs fois un "black-out".
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L'homme d'affaires britannique Ian Griffin a été condamné lundi en appel à 14 ans de prison pour le meurtre de sa fiancée à l'hôtel Bristol en 2009. La justice l'a déclaré responsable de ses actes mais a reconnu une altération de son discernement au moment du drame. En première instance, il avait été condamné à vingt ans de réclusion criminelle.

Ian Griffin, homme d'affaires britannique de 46 ans, a été condamné lundi en appel à 14 ans de prison pour le meurtre en 2009 de sa fiancée polonaise Kinga Wolf dans leur chambre du palace parisien Le Bristol. En première instance, en décembre 2014, l'accusé avait écopé de vingt ans de réclusion criminelle. La cour d'assises de l'Essonne l'a déclaré responsable de ses actes mais a retenu une altération de son discernement au moment des faits. Au cours du procès, qui a débuté le 4 avril, Ian Griffin a reconnu sa "responsabilité", tout en assurant qu'il n'avait pas eu l'intention de tuer sa compagne.

Mais pour l'avocate générale, qui avait requis une peine de vingt ans, l'intention d'homicide était établie par le fait que "l'auteur a frappé la victime à 100 reprises sur des parties du corps exposées" et par "la force avec laquelle les coups ont été portés". Kinga Wolf "a été massacrée", a lancé la représentante du parquet, rappelant les multiples fractures et hématomes relevés lors de l'autopsie sur le corps de la victime. Reprenant les mots de l'enquêteur de police qui avait fait les premières constatations dans la chambre d'hôtel, elle a décrit une "scène de furie meurtrière".

Comme lors du premier procès, l'accusé, qui se déplace désormais en fauteuil roulant à cause d'une maladie neurologique contractée en prison, a juré ne se souvenir de rien et évoqué à plusieurs reprises un "black-out". Les débats n'ont pas permis d'en savoir plus sur le déroulé des faits qui ont conduit, dans la nuit du 24 au 25 mai 2009 à la mort, à 36 ans, de Kinga Wolf. Sa seule explication: l'arrêt des médicaments dont il était dépendant aurait provoqué son passage à l'acte. "Elle était parfaite et maintenant elle est partie. Tout ça à cause de ces maudits médicaments", a-t-il déclaré en étouffant ses sanglots.

Le soir des faits, le couple, qui devait se marier trois mois plus tard, s'était violemment disputé - cela leur arrivait souvent - dans un restaurant de la très chic avenue George V à Paris. Ils avaient regagné leur hôtel séparément et s'étaient retrouvés dans la chambre 503 du Bristol où la dispute s'était poursuivie. Kinga Wolf ne sera retrouvée que le 26 mai dans la soirée par un agent de sécurité de l'hôtel. La chambre est saccagée et son corps martyrisé est recroquevillé dans la baignoire. Entre-temps, Ian Griffin a pris la fuite au volant de sa Porsche, prenant le soin de placer sur la porte de la chambre l'écriteau "ne pas déranger". Il sera finalement interpellé chez un ami en Angleterre le 1er juin 2009, une semaine après sa fuite.

Une grande partie des débats, régulièrement interrompus pour soigner ou évaluer l'état de santé de Ian Griffin, s'est portée sur son état de conscience au moment des faits. Car selon ses avocats, le nombre de coups portés témoignait d'une perte de contrôle de Ian Griffin et donc d'une altération de son discernement. "Pourquoi cent coups ? On vous parle de furie meurtrière, moi je parle de folie meurtrière", a déclaré Me Françoise Cotta. "C'est la preuve justement qu'il ne voulait pas la tuer, il n'a pas maîtrisé ses actes".

A l'énoncé de la décision, rendue dans une salle quasiment vide, Ian Griffin est resté sans réaction. Ses derniers mots avant le verdict avaient été pour exprimer ses "remords". "Je devais être le protecteur, celui qui subvient aux besoins. J'ai failli. Je suis incroyablement désolé." L'accusé risquait trente ans de réclusion.

 

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