Nombre record des candidatures pour le concours de police
A concours exceptionnel, afflux exceptionnel: jamais concours de gardien de la paix n'avait connu autant de candidatures que celui programmé jeudi 10 mars, qui verra plancher 35.663 candidats pour... 2.800 places environ. Un engouement en partie lié aux attentats du 13 novembre. Alors que la durée des inscriptions était très courte (un peu plus d'un mois entre décembre et janvier), le concours de jeudi a reçu 42% de dossiers de plus que celui de septembre 2015 (24.948 inscrits). Une surprise, d'autant que le calendrier a été bouleversé: en plus du concours habituel de septembre prochain, celui de cette semaine a été ajouté pour concrétiser les promesses faites par le gouvernement de renforcer les effectifs des forces de l'ordre après les attentats de 2015.
Cet engouement pour la profession au lendemain des tueries djihadistes s'est aussi traduit par une augmentation des visites sur le site internet de la police et des appels sur son numéro vert de recrutement. Alors que le site internet comptait en moyenne 5.475 visiteurs par jour durant la semaine précédant ces attaques d'une ampleur inédite en France, du 13 au 25 novembre ce sont 12.974 personnes qui ont consulté le site. Le numéro vert (0800 22 0800) a reçu plus de cent appels par jour, le double de la normale, avec un pic de 155 appels le 11 janvier, en pleine campagne publicitaire de recrutement.
Dans leurs courriers de motivation, les candidats mettent en avant l'idée de "servir (leur) pays et protéger la population", de "contribuer à la sécurité du pays", de "devenir agent de renseignement" ou d'"intégrer une unité d'intervention". "Ils nous parlent beaucoup des attentats", explique à l'AFP Camille Chaize, adjointe au chef du service d'information et de communication de la police nationale, le Sicop. "Ce côté +valeurs républicaines+ abordé dans les courriers, on ne le connaissait pas auparavant", ajoute-t-elle.
Mais le choc des attentats peut-il être suffisant comme motivation pour embrasser une carrière dans la police ? "Policier, c'est une vocation qui ne dépend pas de l'actualité", juge Alexia, 27 ans, qui a passé et réussi le concours en septembre. "L'actualité ne fait pas la vocation", souligne son camarade de promotion Max, 38 ans. Cet ancien salarié "dans la finance", qui avait alors le "sentiment de ne pas être utile", a changé de parcours pour devenir policier, "un choix évident". Les attentats de janvier "n'ont fait que renforcer mes choix", dit-il. "Il ne faut pas réagir sous le coup de l'émotion. La police ce n'est pas que les attentats, elle offre une multitude de situations. Il ne faut pas entrer dans ce métier uniquement pour lutter contre le terrorisme. Il faut vraiment réfléchir", conseille-t-il.
D'autant que la motivation doit être solide, car moins de 8% des candidats seront admis. Aux autres, la police recommande de "ne pas se décourager et de repasser le concours en septembre", et propose de "devenir adjoint de sécurité" en attendant, pour "mieux connaître l'institution". Inversement, la police aussi doit prendre en compte ces nouveaux profils de candidats avec "des compétences linguistiques, techniques ou informatiques". "Il faut que ces profils soient pris en compte et positionnés au bon endroit", explique Camille Chaize.
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