Areva soupçonnée d'avoir caché des informations à ses salariés actionnaires, une enquête ouverte
Les employés d’Areva qui ont accepté de souscrire au plan d’actionnariat salarié ont-ils été floués par leur entreprise? Déjà 300 d’entre-eux ont porté plainte, soutenus par le syndicat CFE-CGC, depuis 2015. Ce lundi 19, le quotidien Le Parisien annonce que le parquet financier a ouvert une enquête préliminaire avant l’été, une information confirmée par le géant hexagonal de l’énergie.
En 2013, Areva décide de mettre en place à destination de ses salariés la possibilité d’acheter des actions de la multinationale au prix de 11,70 euros. 14.800 salariés décideront de franchir le pas. Les plus frileux ne mettront que quelques euros, mais certains mettront bien plus, jusqu’à 30.000 euros. Après être montée jusqu’à 21 euros début 2014, ce lundi 19, l’action bouclait à 6,23 euros soit une chute de presque 47% depuis la date d’achat.
Seulement une mauvaise conjoncture? Pas exactement: les actionnaires soupçonnent en effet que certaines informations sur la situation financiète leur ont été cachées alors qu’elles étaient bien connues du directoire au moment de la souscription. Ils n’auraient notamment pas été mis au courant de la dégradation financière des comptes du groupe, qui affichera une perte de 4,8 milliards d’euros pour l’exercice 2014. Areva a depuis prévu de supprimer 6.000 emplois dans le monde, dont 2.700 rien qu’en France. La "dynamique de performance vertueuse" que promettait en 2013 Luc Oursel, le président du directoire (décédé en 2014) n’était qu’un écran de fumée déjà bien identifié par les dirigeants, selon les plaignants.
Pour l’instant, la direction nie avoir caché frauduleusement des informations à ses employés actionnaires, indiquant que "les salariés étaient informés des risques de pertes en capital inhérents à tout achat ou détention d’actions". Une justification que les salariés actionnaires refusent d'entendre, d’autant plus que si ceux qui ont acquis des actions de la multinationale sont nombreux, ils ne représentent que 2,5% du capital, une part bien trop faible pour espérer peser dans le conseil d’administration.
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